27 mars 2007

Hélyette et sa mobylette


Pour ceux qui ne sont pas au courant : depuis début décembre 2006, je me déplace en 2 roues motorisées à travers tout Brazzaville. Enfin, au début, je limitais mes sorties aux soirées car les rues sont moins peuplées… Puis peu à peu, j’ai fait des trajets de jours pour enfin m’en servir 24h/24h et éviter ainsi les transports en taxi où « rester en vie » n’est pas toujours assuré. En effet dernièrement, j’ai eu l’occasion de monter dans les fameuses voitures blanches et vertes, et devant moi s’afficher clairement « seul Dieu protège ce véhicule », j’ai été tentée de demander au chauffeur si lui aussi ne le protégeait pas un peu…

Donc, ma mobylette ! Tout un poème !
Malgré les mises en garde de mon vendeur, je me suis brûlée au pot d’échappement la 1ère fois que je la prenais. Ensuite, j’ai du apprendre pendant un mois à faire face aux démarrages au kick, chose peu aisée encore plus quand on est au milieu d’un carrefour. J’ai également appris à rester de marbre lors des interpellations des citoyens congolais. Oui, disons qu’une fille blanche en moto, ça fait tout de suite sensation. Mes parcours étaient donc constamment commentés par des « tu es belle ! », « je peux monter avec toi ? », « tu m’emmènes ? », « on se marie » et ma préférée : « tu es bien habillée » (surtout quand je vais au sport !!!). Jusque là rien de grave.

Le mois de janvier est arrivé avec sa fameuse CAN junior. Et quelle idée nous a pris ce jour-là de vouloir aller faire un volley. Donc deux mundhélées en short et casque au rond point de la patte d’oie (à 200m du stade), à la fin d’un match où le Congo a perdu, c’est pas beau à voir. Les supporters déferlent autour de nous, ils nous interpellent, nous complimentent, nous tripotent, nous empêchent d’avancer. Et pendant ce temps là, je calle, je calle, je calle ! Nous avons donc traversé l’avenue de l’aéroport à pied en poussant la fameuse moto et on était heureuses d’arriver entière au tennis club !

Quelques semaines plus tard, je manque de me faire écrabouiller par un foula enragé. Comme toute bonne conductrice, j’attends patiemment que le feu passe au vert. Quand celui-ci change de couleur, je m’engage prudemment sur l’avenue et c’est à ce moment que déboule d’on ne sait où un foula. Je pile, la voiture à côté de moi, accélère. Ouf, il nous évite l’un et l’autre. Encore une fois, je me réfugie au tennis club toute tremblante.

Enfin, dernière événement avec ma « titine » la semaine dernière. Depuis, mon retour du Bénin, le pot d’échappement faisait un bruit bizarre mais étant donné mes qualités mécaniques j’étais persuadée qu’il était percé. Résultat : je le perds en roulant, alors que je passe devant le CCF à l’heure de pointe des foulas foulas. Encore la honte !!
Me voilà en train de le pousser et de le garer. Je pars à l’école à pied. Le lendemain, une amie m’accompagne pour le déposer chez elle. Et enfin, 4 jours après, je le transporte chez le garagiste. Mais là encore, j’ai droit à mon quart d’heure de gloire… Agnès, ma collègue de GS et moi empruntons le pick up de la prof d’anglais. Nous nous rendons chez l’amie où le scooter est garé et nous voilà à 4 (3 nanas et le gardien) à faire grimper le 2 roues sur la voiture. Nous partons ensuite en direction de Poto Poto où se trouve mon garagiste mais le président a décidé de sortir à la même heure que nous ! Après réflexion, on décide de se rendre chez un autre garagiste, plus près. Entre temps, j’essaie de faire en sorte que ma moto ne s’abîme pas en glissant. L’essence se vide dans la benne mais il n’y a rien de plus grave… Chez le mécano, nous apprenons qu’il n’est pas capable de réparer ma moto, nous partons donc en direction de notre destination initiale. Et bien sur en remontant dans le pick up, le scooter n’est plus stable, il bouge et je m’inquiète de son état à l’arrivée et surtout de l’état de la voiture de ma collègue d’anglais… Je décide donc de grimper sur la moto, elle-même placée dans la benne de la voiture. Je fais sensation !! Au premier bouchon, tous les chauffeurs de taxi m’interpellent, me font des déclarations d’amour et s’interrogent à me voir ainsi perchée ! Je ressemble vraiment à une grenouille qui annonce le beau temps ! En plus, Agnès est penchée sur la fenêtre et n’hésite pas à faire des remarques à tous les véhicules qui se mettent en deuxième, voire troisième, file !! Enfin, nous voilà chez le garagiste ! OUF !!!

16 mars 2007

A la découverte WestAf

Non, pas un nouveau message, mais un nouveau blog... Encore un!! Rendez-vous donc sur le blog "Encore un petit bout de planète vu à la loupe" pour découvrir "mes aventures" en West Af!
RDV sur le blog: http://helye2.blogspot.com
ou promenez-vous sur mon profil pour y accéder (encore un bout de planète vu à la loupe)

19 janvier 2007

Le Congo, là où le temple du soleil aurait pu faire des adeptes…

Avant de partir, tout le monde me demandait : « mais quelle est la religion pratiquée au Congo ? » Moi, bêtement, sans savoir, je répondais que, comme au Burkina, il y avait une grosse majorité de musulmans, quelques chrétiens et que les Congolais devaient tous être animistes…
Et ben, je ne m’attendais pas à découvrir le côté religieux de mon pays d’accueil…
Tout d’abord, petite leçon d’histoire, les musulmans ne sont jamais arrivés aussi loin au sud de l’Afrique, la limite de leur expansion se situe quelque part au Cameroun et en Ethiopie. Enfin, j’espère que je ne suis pas en train de refaire l’Histoire, encore une fois !!
Donc, à Brazza les seuls musulmans sont les Libanais, expatriés de leur pays…

Ensuite, je n’ai pas entendu de faits animistes. La sorcellerie est partout, elle explique tous les maux de la terre congolaise, mais pas d’animisme (au fait c’est quoi exactement ?). Je vous parlerai de ça dans un prochain article…

Pour vous faire comprendre le fonctionnement des croyances du Congo, il faut que je vous raconte une petite anecdote…
Je marchais dans la rue et une jeune congolaise m’arrête et me demande : « vous prêchez ? » J’ai du lui faire répéter quatre fois la question pour être sûre d’avoir bien compris. La jeune fille gardait son calme et répétait inlassablement : « est-ce que vous prêchez ? » Mais voyant mon air étonné, elle a fini par demander si j’étais témoin de Jéhovah. Là, j’ai compris. Horrifiée, je lui ai répondu que j’étais catholique. Elle est partie, déçue. Après discussion avec le chauffeur de taxi et une amie qui est là depuis un moment, j’ai compris que ma tenue était la cause de cette rencontre incongrue. En effet, ici, quand on est en jupe ou robe longue, que l’on porte un sac à dos, un cahier dans les mains et une paire de chaussures birkenstock, on est prêcheur…
A tous les coins de rue, les prêcheurs, apôtres et autres disciples… se disputent la misère humaine…
Comment différencie-t-on une église d’une secte, dans l’une on est libre de penser et d’être en désaccord, dans l’autre, tout est « merveilleux » et à un moment ou un autre on doit ouvrir son porte-monnaie. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance du grand « marabout » (c’est moi qui lui donne ce nom) de l’une des nombreuses « Eglises du réveil ». Je montais dans le Taxi, Midell (mon chauffeur) m’explique que l’homme à l’arrière est le pasteur de son église. L’homme m’interroge : « vous êtes américaine ? »
« Sûrement pas » est la réponse qui me vient immédiatement. L’homme a l’air déçu. Normal, il m’explique qu’il a passé un moment de l’autre côté de l’océan pour apprendre le « métier » d’apôtre. « Ah, bon… Et vous étiez où ?
- J’ai beaucoup voyagé… J’ai visité Washington, New York, Los Angeles… »
Bref, « mon nouvel ami » s’est payé des vacances aux States au frais de la princesse. En l’occurrence, la princesse c’est Midell qui ne jure que par cet homme qui « transmet » la Parole de Dieu… !!!!
Le plus effrayant, c’est quand on se promène près de ces grands hangars, le dimanche où tous les disciples sont réunis. Ils sont debout et à chaque intervention du pasteur, ils hurlent AMEN ! Mais que peut bien dire cet homme pour que tout soit vrai (Amen veut dire « c’est vrai » en grec, je crois). Je n’en sais rien mais tout cela ressemble bien à du bourrage de crâne.

16 janvier 2007

La tour Namemba



Au centre ville s’élève dans le ciel la Tour Namemba. Avant tout très laide, elle l’est encore plus quand on connaît son histoire…
Au départ, une subvention de la très célèbre compagnie ELF. Ensuite, le gouvernement se trouve devant un choix (à priori simple) : profiter de cette somme d’argent pour refaire l’assainissement de la ville ou pour construire une tour haute de deux étages de plus que celle de Kinshasa. Vous avez compris la suite… La tour Namemba est née, les déchets traînent toujours dans la rue et l’eau n’est toujours pas potable mais les congolais sont fiers d’avoir la plus haute tour d’Afrique Centrale (27 étages quand même !!)