12 avril 2008

Nouvel appart'!!

Bonjour à tous!
Des mois de silence, et me voilà de retour!!
J'ai changé d'appart, j'ai plus d'espace et surtout, j'ai internet... Ce qui devrait me permettre d'aller plus souvent vous raconter les aventures locales. En fait, ma famille me demandait mes photos de notre immense demeure mais comme Picassa ne fonctionne pas, j'ai choisi de revenir sur le blog au moins, tout le monde en profitera!!
Voici donc quelques prises de vues de mon logis:

27 mars 2007

Hélyette et sa mobylette


Pour ceux qui ne sont pas au courant : depuis début décembre 2006, je me déplace en 2 roues motorisées à travers tout Brazzaville. Enfin, au début, je limitais mes sorties aux soirées car les rues sont moins peuplées… Puis peu à peu, j’ai fait des trajets de jours pour enfin m’en servir 24h/24h et éviter ainsi les transports en taxi où « rester en vie » n’est pas toujours assuré. En effet dernièrement, j’ai eu l’occasion de monter dans les fameuses voitures blanches et vertes, et devant moi s’afficher clairement « seul Dieu protège ce véhicule », j’ai été tentée de demander au chauffeur si lui aussi ne le protégeait pas un peu…

Donc, ma mobylette ! Tout un poème !
Malgré les mises en garde de mon vendeur, je me suis brûlée au pot d’échappement la 1ère fois que je la prenais. Ensuite, j’ai du apprendre pendant un mois à faire face aux démarrages au kick, chose peu aisée encore plus quand on est au milieu d’un carrefour. J’ai également appris à rester de marbre lors des interpellations des citoyens congolais. Oui, disons qu’une fille blanche en moto, ça fait tout de suite sensation. Mes parcours étaient donc constamment commentés par des « tu es belle ! », « je peux monter avec toi ? », « tu m’emmènes ? », « on se marie » et ma préférée : « tu es bien habillée » (surtout quand je vais au sport !!!). Jusque là rien de grave.

Le mois de janvier est arrivé avec sa fameuse CAN junior. Et quelle idée nous a pris ce jour-là de vouloir aller faire un volley. Donc deux mundhélées en short et casque au rond point de la patte d’oie (à 200m du stade), à la fin d’un match où le Congo a perdu, c’est pas beau à voir. Les supporters déferlent autour de nous, ils nous interpellent, nous complimentent, nous tripotent, nous empêchent d’avancer. Et pendant ce temps là, je calle, je calle, je calle ! Nous avons donc traversé l’avenue de l’aéroport à pied en poussant la fameuse moto et on était heureuses d’arriver entière au tennis club !

Quelques semaines plus tard, je manque de me faire écrabouiller par un foula enragé. Comme toute bonne conductrice, j’attends patiemment que le feu passe au vert. Quand celui-ci change de couleur, je m’engage prudemment sur l’avenue et c’est à ce moment que déboule d’on ne sait où un foula. Je pile, la voiture à côté de moi, accélère. Ouf, il nous évite l’un et l’autre. Encore une fois, je me réfugie au tennis club toute tremblante.

Enfin, dernière événement avec ma « titine » la semaine dernière. Depuis, mon retour du Bénin, le pot d’échappement faisait un bruit bizarre mais étant donné mes qualités mécaniques j’étais persuadée qu’il était percé. Résultat : je le perds en roulant, alors que je passe devant le CCF à l’heure de pointe des foulas foulas. Encore la honte !!
Me voilà en train de le pousser et de le garer. Je pars à l’école à pied. Le lendemain, une amie m’accompagne pour le déposer chez elle. Et enfin, 4 jours après, je le transporte chez le garagiste. Mais là encore, j’ai droit à mon quart d’heure de gloire… Agnès, ma collègue de GS et moi empruntons le pick up de la prof d’anglais. Nous nous rendons chez l’amie où le scooter est garé et nous voilà à 4 (3 nanas et le gardien) à faire grimper le 2 roues sur la voiture. Nous partons ensuite en direction de Poto Poto où se trouve mon garagiste mais le président a décidé de sortir à la même heure que nous ! Après réflexion, on décide de se rendre chez un autre garagiste, plus près. Entre temps, j’essaie de faire en sorte que ma moto ne s’abîme pas en glissant. L’essence se vide dans la benne mais il n’y a rien de plus grave… Chez le mécano, nous apprenons qu’il n’est pas capable de réparer ma moto, nous partons donc en direction de notre destination initiale. Et bien sur en remontant dans le pick up, le scooter n’est plus stable, il bouge et je m’inquiète de son état à l’arrivée et surtout de l’état de la voiture de ma collègue d’anglais… Je décide donc de grimper sur la moto, elle-même placée dans la benne de la voiture. Je fais sensation !! Au premier bouchon, tous les chauffeurs de taxi m’interpellent, me font des déclarations d’amour et s’interrogent à me voir ainsi perchée ! Je ressemble vraiment à une grenouille qui annonce le beau temps ! En plus, Agnès est penchée sur la fenêtre et n’hésite pas à faire des remarques à tous les véhicules qui se mettent en deuxième, voire troisième, file !! Enfin, nous voilà chez le garagiste ! OUF !!!

16 mars 2007

A la découverte WestAf

Non, pas un nouveau message, mais un nouveau blog... Encore un!! Rendez-vous donc sur le blog "Encore un petit bout de planète vu à la loupe" pour découvrir "mes aventures" en West Af!
RDV sur le blog: http://helye2.blogspot.com
ou promenez-vous sur mon profil pour y accéder (encore un bout de planète vu à la loupe)

19 janvier 2007

Le Congo, là où le temple du soleil aurait pu faire des adeptes…

Avant de partir, tout le monde me demandait : « mais quelle est la religion pratiquée au Congo ? » Moi, bêtement, sans savoir, je répondais que, comme au Burkina, il y avait une grosse majorité de musulmans, quelques chrétiens et que les Congolais devaient tous être animistes…
Et ben, je ne m’attendais pas à découvrir le côté religieux de mon pays d’accueil…
Tout d’abord, petite leçon d’histoire, les musulmans ne sont jamais arrivés aussi loin au sud de l’Afrique, la limite de leur expansion se situe quelque part au Cameroun et en Ethiopie. Enfin, j’espère que je ne suis pas en train de refaire l’Histoire, encore une fois !!
Donc, à Brazza les seuls musulmans sont les Libanais, expatriés de leur pays…

Ensuite, je n’ai pas entendu de faits animistes. La sorcellerie est partout, elle explique tous les maux de la terre congolaise, mais pas d’animisme (au fait c’est quoi exactement ?). Je vous parlerai de ça dans un prochain article…

Pour vous faire comprendre le fonctionnement des croyances du Congo, il faut que je vous raconte une petite anecdote…
Je marchais dans la rue et une jeune congolaise m’arrête et me demande : « vous prêchez ? » J’ai du lui faire répéter quatre fois la question pour être sûre d’avoir bien compris. La jeune fille gardait son calme et répétait inlassablement : « est-ce que vous prêchez ? » Mais voyant mon air étonné, elle a fini par demander si j’étais témoin de Jéhovah. Là, j’ai compris. Horrifiée, je lui ai répondu que j’étais catholique. Elle est partie, déçue. Après discussion avec le chauffeur de taxi et une amie qui est là depuis un moment, j’ai compris que ma tenue était la cause de cette rencontre incongrue. En effet, ici, quand on est en jupe ou robe longue, que l’on porte un sac à dos, un cahier dans les mains et une paire de chaussures birkenstock, on est prêcheur…
A tous les coins de rue, les prêcheurs, apôtres et autres disciples… se disputent la misère humaine…
Comment différencie-t-on une église d’une secte, dans l’une on est libre de penser et d’être en désaccord, dans l’autre, tout est « merveilleux » et à un moment ou un autre on doit ouvrir son porte-monnaie. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance du grand « marabout » (c’est moi qui lui donne ce nom) de l’une des nombreuses « Eglises du réveil ». Je montais dans le Taxi, Midell (mon chauffeur) m’explique que l’homme à l’arrière est le pasteur de son église. L’homme m’interroge : « vous êtes américaine ? »
« Sûrement pas » est la réponse qui me vient immédiatement. L’homme a l’air déçu. Normal, il m’explique qu’il a passé un moment de l’autre côté de l’océan pour apprendre le « métier » d’apôtre. « Ah, bon… Et vous étiez où ?
- J’ai beaucoup voyagé… J’ai visité Washington, New York, Los Angeles… »
Bref, « mon nouvel ami » s’est payé des vacances aux States au frais de la princesse. En l’occurrence, la princesse c’est Midell qui ne jure que par cet homme qui « transmet » la Parole de Dieu… !!!!
Le plus effrayant, c’est quand on se promène près de ces grands hangars, le dimanche où tous les disciples sont réunis. Ils sont debout et à chaque intervention du pasteur, ils hurlent AMEN ! Mais que peut bien dire cet homme pour que tout soit vrai (Amen veut dire « c’est vrai » en grec, je crois). Je n’en sais rien mais tout cela ressemble bien à du bourrage de crâne.

16 janvier 2007

La tour Namemba



Au centre ville s’élève dans le ciel la Tour Namemba. Avant tout très laide, elle l’est encore plus quand on connaît son histoire…
Au départ, une subvention de la très célèbre compagnie ELF. Ensuite, le gouvernement se trouve devant un choix (à priori simple) : profiter de cette somme d’argent pour refaire l’assainissement de la ville ou pour construire une tour haute de deux étages de plus que celle de Kinshasa. Vous avez compris la suite… La tour Namemba est née, les déchets traînent toujours dans la rue et l’eau n’est toujours pas potable mais les congolais sont fiers d’avoir la plus haute tour d’Afrique Centrale (27 étages quand même !!)

25 novembre 2006

Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi…

Qui dit zone équatoriale dit petites bêtes qui courent, qui volent, qui rampent, qui piquent, qui pondent, qui mordent…
Par lesquelles commencer ??

Je vous ai déjà parlé des fourous, mini bestiole avec des ailes qui se promènent souvent près du fleuve mais qui apprécie aussi l’herbe. En moyenne, j’ai droit à 2 ou 3 morsures par jour lorsque je surveille la cour de récréation…

Vous connaissez tous les moustiques mais leur particularité ici, c’est qu’ils transmettent des maladies… La plus connue : le paludisme. Tout le monde a sa version de cette maladie. Après des explications de plusieurs médecins, je peux essayer de vous expliquer ce que j’ai compris.
Première chose, ce sont les femelles qui piquent. Cela se passe très souvent à la tombée de la nuit. Il existe trois formes de palu. Le premier, non présent au Congo est un palu qui une fois attrapé revient fréquemment… Le deuxième, celui que j’ai à priori eu, provoque de fortes fièvres, des grelottements, des diarrhées, des courbatures, des maux de ventre… En 5 jours, en le traitant, on en vient à peu près à bout… Pour idée, il faut prendre 4 énormes pilules pendant trois jours toujours à la même heure ! Enfin, le palu cérébral, aussi présent au Congo, est celui qui conduit à la mort s’il n’est pas décelé et soigné… Enfin, le gros problème ici, c’est que les laboratoires d’analyse trouvent un palu dès qu’ils font une goutte épaisse… Des centaines de palu se déclarent quotidiennement…

Vous connaissez aussi les mouches. Lors de mes deux premiers mois ici, je me félicitais de ne pas en voir beaucoup… Je ne savais pas que pendant la saison des mangues elles se multipliaient. De plus, l’un des problèmes ici, c’est la pollution ! Tout le monde balance ses poubelles un peu partout dans la ville. Donc pendant la période des mangues, on trouve des mangues pourries ou des noyaux de mangues tout les 2 mètres et les mouches raffolent de ça ! Il n’est pas étonnant quand on se promène à pied de voir des nuées (une cinquantaine de mouches) décoller d’un déchet que vous avez osé approcher. Bref, cela n’est pas trop grave à priori, sauf que certaines catégories de mouches (les grosses bleues) ont tendance à pondre leurs larves dans les vêtements mouillés ou dans le sable. En contact avec l’homme ou un autre animal (chien, chat…), les larves vont s’installer dans un endroit où elles ont de quoi manger et se développer : sous la peau ! C’est ainsi que plusieurs de mes collègues ont du aller se faire charcuter chez le médecin pour se faire enlever le petit ver qui se baladait dans leur corps. Pour info, si vous avez un ver de cayore (désolée pour l’écriture mais je n’ai pas de dico…), cela forme un petit bouton rouge et un peu blanc qui démange. Parfois, on voit un point noir, c’est la tête de la bête ! Pour être vraiment sur qu’il s’agit du bébé mouche, il faut placer une crème grasse sur le bouton, la petite bête ne pourra plus respirer et vous verrez le trou par lequel le ver respire se reformait.

Enfin (du moins pour ce que je sais…), en ce moment, c’est la période des caracaras (je ne me rappelle pas du nom officiel). Ces petites bêtes qui ressemblent à de grosses fourmis ailées se promènent sur les plafonds et vous tombent dessus sans prévenir. Si c’est le cas, il faut les enlever en soufflant dessus et si possible absolument ne pas y toucher car pour se défendre, elles envoient un acide qui brûle la peau.

Il me revient en mémoire, la promenade à pied dans les gorges du Diosso et la rencontre avec une espèce de fourmis fort peu sympathiques: les fourmis magnan (la encore, il doit y avoir des fautes d'orthographe...). Ces grosses fourmis montent le long des jambes pour venir mordre la chair. Ca gratte, ça pique et surtout ça grimpe partout. Ma collègue en était presque à vouloir se dénuder pour les faire partir de son pantalon...

Je vous passe les histoires de blattes et de cafards qui se promènent parfois chez nous, ça c’est rien !!
J'avais oublié de parler des serpents. Venimeux, comme certains en France, ils n'attaquent pas l'homme à priori mais ils peuvent au moins vous faire une grosse peur. C'est ainsi que ma collègue qui faisait ses courses entend un homme hurlait dans le magasin. La raison: un serpent venait de sortir d'un rayon. Terrorisés, l'homme s'est enfui et le serpent s'est caché sous le rayonnage. Ne pouvant être délogé, il a du être chassé à la fin de la journée, lorsque la boutique a fermé!

Pointe Noire : lieu touristique du Congo (2).

Le deuxième jour sur la côte Atlantique nous a permis de découvrir « la brousse ». Nous avions loué les services d’un taximan qui nous a conduit sur des chemins bien sympas. Première découverte : les gorges du Diosso. Nous nous retrouvons en haut d’une falaise avec vue sur l’océan, sur les plages de sable fin et sur la forêt équatoriale (photo). Armelle nous avait dit qu’il était possible de descendre à pied et l’enfant qui nous accompagne, nous propose de dévaler le mur de terre. L’idée de se promener nous plait mais nous n’avons pas les cordes d’escalades… Nous trouvons un chemin plus accessible et en moins d’une heure de marche nous nous retrouvons les pieds dans l’eau ! De retour au taxi, nous prenons la route pour le sanctuaire de Tchimpounga. Il s’agit d’une réserve de chimpanzés. Ceux-ci ont été récupérés avant d’être tués ou domestiqués afin d’être remis en liberté. Mais, le lieu existe depuis au moins 10 ans et aucun singe n’a retrouvé la liberté. Je ne m’y connais pas beaucoup mais je trouve étrange que des animaux en semi-liberté (ils se baladent librement dans la journée) soient encore nourris et logés en cage !
Enfin, toujours est-il que nous découvrons des petits bébés, tout mimi (photo) et le plus vieux chimpanzés du monde (ils ne vivent que jusqu’à l’âge de 40 ans, celui-ci a une soixantaine d’année, si je ne dis pas de bêtises). Gaspard était au zoo de Brazzaville et la fondatrice du sanctuaire l’a sauvé de la guerre. Bon, j’aime bien les animaux et je sais qu’ils subissent les conneries des hommes mais je pense aussi qu’il faut faire la part des choses… L’homme n’est pas en voie d’extinction mais il mérite aussi d’éviter les conflits de ses dirigeants…
Bon, passons…
Après ça, nous allons manger à Jungle Kolor (photo). Un petit havre de paix, juste à côté de pointe indienne. Une française et son époux congolais ont créé un lieu où tout ce que l’on avale est fabriqué sur place (vive le bio !), il n’y a pas l’eau courante ni l’électricité mais on peut manger les pieds dans l’eau, on peut aussi dormir sous les paillotes. Enfin, ils ont lancé l’idée d’une association culturelle pour développer l’artisanat local.
Ce petit séjour à Pointe Noire nous a donné envie d’y retourner. Nous aimerions maintenant voir le sud de la ville, l’est et pourquoi pas passer quelques jours dans la réserve à la frontière avec le Gabon…

Pointe Noire : lieu touristique du Congo (1).

Située à 45 minutes de vol de Brazza, Pointe Noire est la deuxième ville du pays par sa taille, mais c’est le réel pôle économique du pays.
Arrivés en fin de soirée (cf. l’article sur les compagnies aériennes locales…), nous nous installons dans l’appartement que l’on nous a grassement prêté et nous partons à la recherche d’un restaurant. Finalement, nous atterrissons au Bel Air (photo), où nous « profitons » du grand écran pour voir la fin du match de Lyon et les résultats des autres clubs en coupe d’Europe. Nous avons aussi « la chance » d’écouter deux musiciens nous chanter du Johnny et du Brassens ! Nous sommes à deux pas de la mer et j’en profite pour marcher sur la plage avant l’arrivée du plat (1heure d’attente pour manger trois pâtes…)
Epuisés, nous allons nous coucher…

Le lendemain, nous partons découvrir la ville. J’en profite ici pour remercier Armelle qui a su nous donner des conseils et des idées forts utiles !! On visite le marché central où les étales croulent sous toutes sortes de marchandises : des vêtements, des affaires de classe, de la viande, du poisson, des légumes, des médicaments, des champignons à même le sol… Partout, des gens, des taxis… Un bain de foule où les portefeuilles ne sont pas toujours à l’abri dans nos sacs !
Pour continuer, nous remontons « les Champs Elysée » (l’avenue Charles De Gaulle et pour une fois, on voit un panneau indiquant la rue ). Nous découvrons les mêmes commerces qu’à Brazzaville (Tout pour l’industrie, Pharmacie Mavré, Score…) mais il y aussi quelques boutiques, souvent modernes. A première vue, ce qui nous étonne, c’est l’état des constructions et des routes… ici la guerre n’a pas frappé ! Arrivées au bout de l’avenue, nous nous trouvons devant la gare, une réplique de celle de Deauville (photo).
Notre « randonnée » pédestre dans la ville, a duré quelques heures et nous découvrons que nos épaules ont viré au rouge (coup de soleil !!). Repas sur la plage (cf. l’article sur la nourriture congolaise) et nous allons comater sur le canapé de l’apart’ devant la télé (accès au satellite, donc aux chaînes françaises !). Première télé depuis 2 mois, le choc est étrange, on a l’impression d’un petit retour en France même si le contenu du journal semble venir d’une autre planète !!
En tout cas, nos coups de soleil nous semblent moins importants lorsqu’on découvre qu’à Paris il gèle !! Et puis, nous allons rafraîchir tout ça dans la piscine de l’immeuble !!

19 novembre 2006

Maybe Airlines et Air Peut-être

Avant de commencer cet article, il faut que vous sachiez que l’avion est le moyen de transport le plus sur du Congo :
la route est impraticable et l’une des régions au sud de Brazza (le Pool) ne cesse de voir des bandes rivales attaquer les véhicules
le bateau n’est pas utilisable en aval du fleuve à cause des remous et autres rapides
le train met 24h pour parcourir 500km et il n’est pas fortement déconseillé aux voyageurs blancs, il est interdit ! Pour exemple, le directeur de X-oil est monté à bord pour accompagner une cargaison, arrivé à une trentaine de kilomètres de Brazza, on lui a dit : « il faut que vous descendiez, votre voyage s’arrête là »
Nous avons donc choisi de nous rendre à Pointe Noire avec la très célèbre compagnie aérienne TAC (trans air Congo). Il existe trois compagnies aériennes ici et c’est, paraît-il, la plus sure. La suite va vous démontrer que tout est relatif…
Avant de prendre l’avion, nous avons eu l’occasion de discuter avec des voyageurs habitués aux longs trajets et aux compagnies aériennes africaines. De manière générale, tous sont d’accord pour nous déconseiller de voyager avec des compagnies peu sures mais ils sont aussi d’avis que les voyages forment la jeunesse et que certains passages ne peuvent être évités…
Nous avons donc appris que pour fermer la « porte » de l’avion, il arrivait d’utiliser une masse, que les pistes d’atterrissage sont comparables aux routes locales et que certains vols peuvent connaître quelques soucis. Je me permets donc de vous raconter ce qu’il est arrivé à une collègue. Son avion était à destination du Bénin. Tous les passagers sont assis, mais l’avion ne décolle pas. Les hôtesses et stewards s’agitent mais aucune information n’est donnée aux passagers… Elle essaie de se renseigner, mais la réponse récurrente est : « restez assise madame, nous allons décoller… » Je vous passe les détails mais au bout de quelques heures d’attentes, elle commence à s’énerver et réclame des explications « ou je quitte l’avion !! » Finalement, on l’informe que les cuves sont trop remplies de kérosène et que l’avion est trop lourd pour décoller normalement. La tour de contrôle propose de vider les passagers, de faire un petit tour en l’air pour user du carburant puis de venir récupérer les voyageurs. Après 4 heures d’attente dans l’avion, s’en est trop, ma collègue demande à descendre de l’avion et à récupérer ses bagages ! En réalité, elle apprendra par la suite, qu’il y avait deux autres possibilités : vider les passagers et porter les bagages jusqu’à Cotonou puis revenir chercher les voyageurs à Brazza ou faire l’inverse (d’abord les passagers puis leurs bagages) mais que ce système ne pouvait être réalisé car l’une des personnes à bord transportait de l’or et ne voulait s’en séparer…

Courageux, nous souhaitons visiter Pointe Noire et sommes donc prêts à affronter les aléas des compagnies aériennes.
Mercredi 1er novembre, nous arrivons à 7h15 pour un vol qui doit décoller à 9h30. Nous n’avons que des bagages à mains et le mari de ma collègue s’atèle à faire la queue pour nous trois. Une heure plus tard, nous apprenons que l’avion est plein et qu’il faut revenir pour le vol du soir… L’homme de la situation décide de se mobiliser contre ce surbooking abusif. Il suit un couple et trois américains qui ont une conférence le matin même à Pointe Noire. Sans trop savoir comment, il se retrouve sur le tarmac, devant l’avion, en train de râler après la chef d’escale. La femme du couple promet de se jeter sous les roues si on ne lui trouve pas une place dans l’avion, les américains déclarent vouloir faire de même. Et finalement, 4 places apparaissent miraculeusement. Bon, les trois touristes dont je fais parti doivent revenir le soir mais Christelle (la chef d’escale propose de garder les billets pour nous faire une carte d’embarquement pour le soir même)
A 18h, nous voilà de retour à l’aéroport de Maya Maya et heureusement nos billets sont prêts. Nous passons le contrôle des bagages. Enfin, le détecteur de métaux ne fonctionne pas et on soulève à peine un pull pour voir l’intérieur de nos sacs. A croire que le terrorisme n’existe pas ici. Je ne peux résister à l’envie de faire un petit aparté, depuis le mois d’octobre, les règles en vigueur dans les aéroports européens ont changé. On ne peut plus transporter dans les bagages à main des bouteilles contenant plus 50 ml de liquide, autrement dit, rien ! Notre proviseur, revenant de Mexico, a fait quelques achats au Dutyfree: parfum, cosmétiques… Il a du tout laisser !!
Embarquement sur le tarmac et en montant dans l’avion, Christelle nous attend pour nous expliquer qu’en raison du dérangement causé, elle nous a réservé trois places en première classe. Assis dans nos fauteuils en cuir, nous observons les portes dont les coques en plastiques ont parfois disparues. En effet, on se demande comment la pressurisation de l’avion peut fonctionner en voyant la laine de verre non protégée… Mais il vaut mieux mettre les bagages là que dans les soutes, on n’est pas sur de les retrouver entiers à l’arrivée et il faut prévoir quelques heures et un peu de monnaie pour passer la douane !!
Avant le décollage, on nous rappelle les règles de sécurité en cas de problème, notamment que les appareils électroniques doivent être éteints pendant le voyage, notre voisin explique à sa compagne dans son téléphone : « chérie, je vais devoir te quitter on est en train de décoller… » L’avion n’aura pas encore toucher le sol que déjà il la rappellera : « chérie, je peux te parler, on est en train d’atterrir » Ah les portables !!
Pendant l’heure de vol nous profitons des magazines mis à notre disposition, ils sont bourrés de fautes (il y en a plus que dans mon blog, c’est dire!) et les blagues de Toto sont… très vulgaires ! Nous avons aussi droit à une petite collation. Un conseil : demandez de l’eau, les boissons sont ouverts depuis… le vol précédent. Autant dire que le coca n’a plus beaucoup de bulles…
Mais bon, le vol se déroula sans encombre, enfin juste quelques secousses.
Arrivés à Pointe Noire, nous découvrons un aéroport flambant neuf. Construit depuis bientôt deux ans, il est tellement neuf qu’on ne s’en est pas encore servi. Résultat, les voyageurs sont accueillis dans un hangar !
Le retour est aussi une aventure mais je vais essayer d’être plus brève… Arrivés au hangar d’embarquement, nous n’avons pas l’autorisation d’entrée car ce sont les premières classes uniquement qui peuvent passer. Finalement, nous accédons au hall d’accueil. Mais il est déjà plein : il y a tout ce monde en 1ère classe ? Nous commençons à faire la queue mais nous comprenons très vite que s’il l’on veut être de retour à Brazza pour la rentrée, il va falloir fonctionner au bakchich. Résultat même si cette solution nous déplait, car elle signifie que l’on est d’accord avec le système de ce pays déjà suffisamment corrompu, nous donnons 1000CFA pour passer devant les gens qui se refusent à utiliser ce recours. Nous continuons à faire la queue et nous en profitons pour observer les voyageurs qui crient, qui s’emportent, qui rouspètent, qui doublent… Nous regardons aussi les bagages qu’ils emportent. Il y a de tout mais ce qui nous marque le plus ce sont les poubelles et caisses plastiques que l’on ferme avec du gros scotch « chaterton ». Que peuvent-elles contenir. Par chance, enfin façon de parler, l’une d’elle est ouverte devant nos yeux, enfin nos nez aussi. Elle contient des kilos de crevettes ! Nous en reparlerons dans l’article sur la nourriture congolaise…