25 novembre 2006

Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi…

Qui dit zone équatoriale dit petites bêtes qui courent, qui volent, qui rampent, qui piquent, qui pondent, qui mordent…
Par lesquelles commencer ??

Je vous ai déjà parlé des fourous, mini bestiole avec des ailes qui se promènent souvent près du fleuve mais qui apprécie aussi l’herbe. En moyenne, j’ai droit à 2 ou 3 morsures par jour lorsque je surveille la cour de récréation…

Vous connaissez tous les moustiques mais leur particularité ici, c’est qu’ils transmettent des maladies… La plus connue : le paludisme. Tout le monde a sa version de cette maladie. Après des explications de plusieurs médecins, je peux essayer de vous expliquer ce que j’ai compris.
Première chose, ce sont les femelles qui piquent. Cela se passe très souvent à la tombée de la nuit. Il existe trois formes de palu. Le premier, non présent au Congo est un palu qui une fois attrapé revient fréquemment… Le deuxième, celui que j’ai à priori eu, provoque de fortes fièvres, des grelottements, des diarrhées, des courbatures, des maux de ventre… En 5 jours, en le traitant, on en vient à peu près à bout… Pour idée, il faut prendre 4 énormes pilules pendant trois jours toujours à la même heure ! Enfin, le palu cérébral, aussi présent au Congo, est celui qui conduit à la mort s’il n’est pas décelé et soigné… Enfin, le gros problème ici, c’est que les laboratoires d’analyse trouvent un palu dès qu’ils font une goutte épaisse… Des centaines de palu se déclarent quotidiennement…

Vous connaissez aussi les mouches. Lors de mes deux premiers mois ici, je me félicitais de ne pas en voir beaucoup… Je ne savais pas que pendant la saison des mangues elles se multipliaient. De plus, l’un des problèmes ici, c’est la pollution ! Tout le monde balance ses poubelles un peu partout dans la ville. Donc pendant la période des mangues, on trouve des mangues pourries ou des noyaux de mangues tout les 2 mètres et les mouches raffolent de ça ! Il n’est pas étonnant quand on se promène à pied de voir des nuées (une cinquantaine de mouches) décoller d’un déchet que vous avez osé approcher. Bref, cela n’est pas trop grave à priori, sauf que certaines catégories de mouches (les grosses bleues) ont tendance à pondre leurs larves dans les vêtements mouillés ou dans le sable. En contact avec l’homme ou un autre animal (chien, chat…), les larves vont s’installer dans un endroit où elles ont de quoi manger et se développer : sous la peau ! C’est ainsi que plusieurs de mes collègues ont du aller se faire charcuter chez le médecin pour se faire enlever le petit ver qui se baladait dans leur corps. Pour info, si vous avez un ver de cayore (désolée pour l’écriture mais je n’ai pas de dico…), cela forme un petit bouton rouge et un peu blanc qui démange. Parfois, on voit un point noir, c’est la tête de la bête ! Pour être vraiment sur qu’il s’agit du bébé mouche, il faut placer une crème grasse sur le bouton, la petite bête ne pourra plus respirer et vous verrez le trou par lequel le ver respire se reformait.

Enfin (du moins pour ce que je sais…), en ce moment, c’est la période des caracaras (je ne me rappelle pas du nom officiel). Ces petites bêtes qui ressemblent à de grosses fourmis ailées se promènent sur les plafonds et vous tombent dessus sans prévenir. Si c’est le cas, il faut les enlever en soufflant dessus et si possible absolument ne pas y toucher car pour se défendre, elles envoient un acide qui brûle la peau.

Il me revient en mémoire, la promenade à pied dans les gorges du Diosso et la rencontre avec une espèce de fourmis fort peu sympathiques: les fourmis magnan (la encore, il doit y avoir des fautes d'orthographe...). Ces grosses fourmis montent le long des jambes pour venir mordre la chair. Ca gratte, ça pique et surtout ça grimpe partout. Ma collègue en était presque à vouloir se dénuder pour les faire partir de son pantalon...

Je vous passe les histoires de blattes et de cafards qui se promènent parfois chez nous, ça c’est rien !!
J'avais oublié de parler des serpents. Venimeux, comme certains en France, ils n'attaquent pas l'homme à priori mais ils peuvent au moins vous faire une grosse peur. C'est ainsi que ma collègue qui faisait ses courses entend un homme hurlait dans le magasin. La raison: un serpent venait de sortir d'un rayon. Terrorisés, l'homme s'est enfui et le serpent s'est caché sous le rayonnage. Ne pouvant être délogé, il a du être chassé à la fin de la journée, lorsque la boutique a fermé!

Pointe Noire : lieu touristique du Congo (2).

Le deuxième jour sur la côte Atlantique nous a permis de découvrir « la brousse ». Nous avions loué les services d’un taximan qui nous a conduit sur des chemins bien sympas. Première découverte : les gorges du Diosso. Nous nous retrouvons en haut d’une falaise avec vue sur l’océan, sur les plages de sable fin et sur la forêt équatoriale (photo). Armelle nous avait dit qu’il était possible de descendre à pied et l’enfant qui nous accompagne, nous propose de dévaler le mur de terre. L’idée de se promener nous plait mais nous n’avons pas les cordes d’escalades… Nous trouvons un chemin plus accessible et en moins d’une heure de marche nous nous retrouvons les pieds dans l’eau ! De retour au taxi, nous prenons la route pour le sanctuaire de Tchimpounga. Il s’agit d’une réserve de chimpanzés. Ceux-ci ont été récupérés avant d’être tués ou domestiqués afin d’être remis en liberté. Mais, le lieu existe depuis au moins 10 ans et aucun singe n’a retrouvé la liberté. Je ne m’y connais pas beaucoup mais je trouve étrange que des animaux en semi-liberté (ils se baladent librement dans la journée) soient encore nourris et logés en cage !
Enfin, toujours est-il que nous découvrons des petits bébés, tout mimi (photo) et le plus vieux chimpanzés du monde (ils ne vivent que jusqu’à l’âge de 40 ans, celui-ci a une soixantaine d’année, si je ne dis pas de bêtises). Gaspard était au zoo de Brazzaville et la fondatrice du sanctuaire l’a sauvé de la guerre. Bon, j’aime bien les animaux et je sais qu’ils subissent les conneries des hommes mais je pense aussi qu’il faut faire la part des choses… L’homme n’est pas en voie d’extinction mais il mérite aussi d’éviter les conflits de ses dirigeants…
Bon, passons…
Après ça, nous allons manger à Jungle Kolor (photo). Un petit havre de paix, juste à côté de pointe indienne. Une française et son époux congolais ont créé un lieu où tout ce que l’on avale est fabriqué sur place (vive le bio !), il n’y a pas l’eau courante ni l’électricité mais on peut manger les pieds dans l’eau, on peut aussi dormir sous les paillotes. Enfin, ils ont lancé l’idée d’une association culturelle pour développer l’artisanat local.
Ce petit séjour à Pointe Noire nous a donné envie d’y retourner. Nous aimerions maintenant voir le sud de la ville, l’est et pourquoi pas passer quelques jours dans la réserve à la frontière avec le Gabon…

Pointe Noire : lieu touristique du Congo (1).

Située à 45 minutes de vol de Brazza, Pointe Noire est la deuxième ville du pays par sa taille, mais c’est le réel pôle économique du pays.
Arrivés en fin de soirée (cf. l’article sur les compagnies aériennes locales…), nous nous installons dans l’appartement que l’on nous a grassement prêté et nous partons à la recherche d’un restaurant. Finalement, nous atterrissons au Bel Air (photo), où nous « profitons » du grand écran pour voir la fin du match de Lyon et les résultats des autres clubs en coupe d’Europe. Nous avons aussi « la chance » d’écouter deux musiciens nous chanter du Johnny et du Brassens ! Nous sommes à deux pas de la mer et j’en profite pour marcher sur la plage avant l’arrivée du plat (1heure d’attente pour manger trois pâtes…)
Epuisés, nous allons nous coucher…

Le lendemain, nous partons découvrir la ville. J’en profite ici pour remercier Armelle qui a su nous donner des conseils et des idées forts utiles !! On visite le marché central où les étales croulent sous toutes sortes de marchandises : des vêtements, des affaires de classe, de la viande, du poisson, des légumes, des médicaments, des champignons à même le sol… Partout, des gens, des taxis… Un bain de foule où les portefeuilles ne sont pas toujours à l’abri dans nos sacs !
Pour continuer, nous remontons « les Champs Elysée » (l’avenue Charles De Gaulle et pour une fois, on voit un panneau indiquant la rue ). Nous découvrons les mêmes commerces qu’à Brazzaville (Tout pour l’industrie, Pharmacie Mavré, Score…) mais il y aussi quelques boutiques, souvent modernes. A première vue, ce qui nous étonne, c’est l’état des constructions et des routes… ici la guerre n’a pas frappé ! Arrivées au bout de l’avenue, nous nous trouvons devant la gare, une réplique de celle de Deauville (photo).
Notre « randonnée » pédestre dans la ville, a duré quelques heures et nous découvrons que nos épaules ont viré au rouge (coup de soleil !!). Repas sur la plage (cf. l’article sur la nourriture congolaise) et nous allons comater sur le canapé de l’apart’ devant la télé (accès au satellite, donc aux chaînes françaises !). Première télé depuis 2 mois, le choc est étrange, on a l’impression d’un petit retour en France même si le contenu du journal semble venir d’une autre planète !!
En tout cas, nos coups de soleil nous semblent moins importants lorsqu’on découvre qu’à Paris il gèle !! Et puis, nous allons rafraîchir tout ça dans la piscine de l’immeuble !!

19 novembre 2006

Maybe Airlines et Air Peut-être

Avant de commencer cet article, il faut que vous sachiez que l’avion est le moyen de transport le plus sur du Congo :
la route est impraticable et l’une des régions au sud de Brazza (le Pool) ne cesse de voir des bandes rivales attaquer les véhicules
le bateau n’est pas utilisable en aval du fleuve à cause des remous et autres rapides
le train met 24h pour parcourir 500km et il n’est pas fortement déconseillé aux voyageurs blancs, il est interdit ! Pour exemple, le directeur de X-oil est monté à bord pour accompagner une cargaison, arrivé à une trentaine de kilomètres de Brazza, on lui a dit : « il faut que vous descendiez, votre voyage s’arrête là »
Nous avons donc choisi de nous rendre à Pointe Noire avec la très célèbre compagnie aérienne TAC (trans air Congo). Il existe trois compagnies aériennes ici et c’est, paraît-il, la plus sure. La suite va vous démontrer que tout est relatif…
Avant de prendre l’avion, nous avons eu l’occasion de discuter avec des voyageurs habitués aux longs trajets et aux compagnies aériennes africaines. De manière générale, tous sont d’accord pour nous déconseiller de voyager avec des compagnies peu sures mais ils sont aussi d’avis que les voyages forment la jeunesse et que certains passages ne peuvent être évités…
Nous avons donc appris que pour fermer la « porte » de l’avion, il arrivait d’utiliser une masse, que les pistes d’atterrissage sont comparables aux routes locales et que certains vols peuvent connaître quelques soucis. Je me permets donc de vous raconter ce qu’il est arrivé à une collègue. Son avion était à destination du Bénin. Tous les passagers sont assis, mais l’avion ne décolle pas. Les hôtesses et stewards s’agitent mais aucune information n’est donnée aux passagers… Elle essaie de se renseigner, mais la réponse récurrente est : « restez assise madame, nous allons décoller… » Je vous passe les détails mais au bout de quelques heures d’attentes, elle commence à s’énerver et réclame des explications « ou je quitte l’avion !! » Finalement, on l’informe que les cuves sont trop remplies de kérosène et que l’avion est trop lourd pour décoller normalement. La tour de contrôle propose de vider les passagers, de faire un petit tour en l’air pour user du carburant puis de venir récupérer les voyageurs. Après 4 heures d’attente dans l’avion, s’en est trop, ma collègue demande à descendre de l’avion et à récupérer ses bagages ! En réalité, elle apprendra par la suite, qu’il y avait deux autres possibilités : vider les passagers et porter les bagages jusqu’à Cotonou puis revenir chercher les voyageurs à Brazza ou faire l’inverse (d’abord les passagers puis leurs bagages) mais que ce système ne pouvait être réalisé car l’une des personnes à bord transportait de l’or et ne voulait s’en séparer…

Courageux, nous souhaitons visiter Pointe Noire et sommes donc prêts à affronter les aléas des compagnies aériennes.
Mercredi 1er novembre, nous arrivons à 7h15 pour un vol qui doit décoller à 9h30. Nous n’avons que des bagages à mains et le mari de ma collègue s’atèle à faire la queue pour nous trois. Une heure plus tard, nous apprenons que l’avion est plein et qu’il faut revenir pour le vol du soir… L’homme de la situation décide de se mobiliser contre ce surbooking abusif. Il suit un couple et trois américains qui ont une conférence le matin même à Pointe Noire. Sans trop savoir comment, il se retrouve sur le tarmac, devant l’avion, en train de râler après la chef d’escale. La femme du couple promet de se jeter sous les roues si on ne lui trouve pas une place dans l’avion, les américains déclarent vouloir faire de même. Et finalement, 4 places apparaissent miraculeusement. Bon, les trois touristes dont je fais parti doivent revenir le soir mais Christelle (la chef d’escale propose de garder les billets pour nous faire une carte d’embarquement pour le soir même)
A 18h, nous voilà de retour à l’aéroport de Maya Maya et heureusement nos billets sont prêts. Nous passons le contrôle des bagages. Enfin, le détecteur de métaux ne fonctionne pas et on soulève à peine un pull pour voir l’intérieur de nos sacs. A croire que le terrorisme n’existe pas ici. Je ne peux résister à l’envie de faire un petit aparté, depuis le mois d’octobre, les règles en vigueur dans les aéroports européens ont changé. On ne peut plus transporter dans les bagages à main des bouteilles contenant plus 50 ml de liquide, autrement dit, rien ! Notre proviseur, revenant de Mexico, a fait quelques achats au Dutyfree: parfum, cosmétiques… Il a du tout laisser !!
Embarquement sur le tarmac et en montant dans l’avion, Christelle nous attend pour nous expliquer qu’en raison du dérangement causé, elle nous a réservé trois places en première classe. Assis dans nos fauteuils en cuir, nous observons les portes dont les coques en plastiques ont parfois disparues. En effet, on se demande comment la pressurisation de l’avion peut fonctionner en voyant la laine de verre non protégée… Mais il vaut mieux mettre les bagages là que dans les soutes, on n’est pas sur de les retrouver entiers à l’arrivée et il faut prévoir quelques heures et un peu de monnaie pour passer la douane !!
Avant le décollage, on nous rappelle les règles de sécurité en cas de problème, notamment que les appareils électroniques doivent être éteints pendant le voyage, notre voisin explique à sa compagne dans son téléphone : « chérie, je vais devoir te quitter on est en train de décoller… » L’avion n’aura pas encore toucher le sol que déjà il la rappellera : « chérie, je peux te parler, on est en train d’atterrir » Ah les portables !!
Pendant l’heure de vol nous profitons des magazines mis à notre disposition, ils sont bourrés de fautes (il y en a plus que dans mon blog, c’est dire!) et les blagues de Toto sont… très vulgaires ! Nous avons aussi droit à une petite collation. Un conseil : demandez de l’eau, les boissons sont ouverts depuis… le vol précédent. Autant dire que le coca n’a plus beaucoup de bulles…
Mais bon, le vol se déroula sans encombre, enfin juste quelques secousses.
Arrivés à Pointe Noire, nous découvrons un aéroport flambant neuf. Construit depuis bientôt deux ans, il est tellement neuf qu’on ne s’en est pas encore servi. Résultat, les voyageurs sont accueillis dans un hangar !
Le retour est aussi une aventure mais je vais essayer d’être plus brève… Arrivés au hangar d’embarquement, nous n’avons pas l’autorisation d’entrée car ce sont les premières classes uniquement qui peuvent passer. Finalement, nous accédons au hall d’accueil. Mais il est déjà plein : il y a tout ce monde en 1ère classe ? Nous commençons à faire la queue mais nous comprenons très vite que s’il l’on veut être de retour à Brazza pour la rentrée, il va falloir fonctionner au bakchich. Résultat même si cette solution nous déplait, car elle signifie que l’on est d’accord avec le système de ce pays déjà suffisamment corrompu, nous donnons 1000CFA pour passer devant les gens qui se refusent à utiliser ce recours. Nous continuons à faire la queue et nous en profitons pour observer les voyageurs qui crient, qui s’emportent, qui rouspètent, qui doublent… Nous regardons aussi les bagages qu’ils emportent. Il y a de tout mais ce qui nous marque le plus ce sont les poubelles et caisses plastiques que l’on ferme avec du gros scotch « chaterton ». Que peuvent-elles contenir. Par chance, enfin façon de parler, l’une d’elle est ouverte devant nos yeux, enfin nos nez aussi. Elle contient des kilos de crevettes ! Nous en reparlerons dans l’article sur la nourriture congolaise…

09 novembre 2006

Infrastructures routières au Congo

Comme je vous l’ai dit dans l’article précédent, les voitures peuvent circuler sur les routes de la capitale. Enfin, il faut quand même savoir certaines choses…
Les routes ne sont pas toutes couvertes de bitume et c’est ainsi que lorsqu’on sort des grands axes routiers, on se retrouve sur des pistes dans un état plus ou moins potable en fonction des dégâts causés par la dernière pluie. Lors du dernier week-end d’octobre, nous sommes partis manger chez des religieuses (sœurs Trinitaire basée à… Valence) et pour s’y rendre nous avons parcouru une dizaine de kilomètres à partir du centre. Nous étions toujours en pleine ville mais il n’y avait plus de route, à certains endroits des lacs s’étaient formés, à d’autres, la voiture passait à 1m en dessous du niveau de l’ancienne route, pour preuve les trottoirs encore présents… Même quand il y a des routes, des torrents se forment emportant avec eux tout le sable balayé avec patience la veille par les employés de la ville. Il m’arrive de regarder mes pieds quand on traverse l’un des lacs formés par la dernière pluie : j’ai peur que l’eau monte dans le véhicule !!
Sur les routes, les vraies, il n’y a aucun marquage au sol… Depuis peu la ville a fait l’acquisition de panneau de signalisation tout neuf, mais avec les pluies diluviennes qui s’abattent quotidiennement sur la ville, on ne leur donne pas plus de 2 mois de vie. De toutes manières, certains sont illisibles, l’écriture est de police 20 sur des panneaux de la taille d’une feuille A3 pliée sur la largeur !!
Ici, pas d’autoroute ni de voie rapide mais même sur les voies ordinaires, on peut voir 2, 3 ou 4 voitures arrivées de plein front… Une voiture arrive en face ? Pas de problème, on trouve toujours le moyen de se rabattre… Je ne vous cache pas que ce sont surtout les taxis qui utilisent cette technique mais j’ai vu des 4x4 s’en servir sans gène…
De toutes façons, la seule règle de circulation ici, c’est « mets ton cligno ! » On peut rouler à gauche, se garer n’importe où, rouler sans ceinture de sécurité, téléphoner au volant, rouler à 90 alors que c’est limité à 50, prendre des sens interdits… tant qu’on met son clignotant, ça va !!
Enfin, ça dépend surtout de qui est au volant… Autant dire que la couleur de peau ou le look du véhicule fait parfois la différence… En effet, les policiers usent et abusent de leurs droits… Se déplaçant par 4 ou 5 (pas comme en France où ils sont toujours par 2), ils ont tendance à vous arrêter pour un oui ou pour un non… enfin surtout pou arrondir leurs fins de mois ! Pour luter contre cet abus des forces de l’ordre et cette corruption à tout va, il y a plusieurs solutions :
glisser un billet de 2000 CFA (1,80€) dans la copie de son permis de conduire (mais vous deviendrez rapidement la vache à lait de la ville…)
perdre 30 min à demander la vérification des papiers du policier, à l’appeler par son prénom, à noter mentalement le lieu de l’interpellation tout en lui montrant votre permis de conduire de loin sans lui donner (il a demandé à le voir pas à le prendre !),
laisser votre copie de papier rose en souvenir (mais le prix en photocopie couleur risque de faire un trou dans votre budget !)
Les taxis ont trouvé la solution, ils ont deux cartes grises, la vraie et la deuxième avec la photo du policier qu’ils paient grassement à la fin du mois (20 000CFA = 30€). Enfin, c’est ce que m’a raconté mon chauffeur…
Je ne peux pas résister à l’envie de vous raconter la raison pour laquelle l’une de mes collègues s’est fait arrêter… Elle roulait en centre ville et ne sachant plus trop par où partir, elle a fat deux fois le tour du rond point… Elle entend un sifflet strident… Un policier veillait non loin de là et n’avait pas raté le manquement aux règles du code de la route. Il l’arrête pour « abus de bitume » !!!

08 novembre 2006

Moyens de transport au Congo


Il existe plusieurs moyens de réaliser de courtes distances dans Brazza ou même sur la route du nord, chacun a des avantages et des inconvénients.

Moyen le moins sûr mais le moins cher à long terme : le scooter. Sans faire de pub, il s’agit d’une mobylette avec l’avant d’un scooter. Il y en a beaucoup moins qu’en Asie ou en Afrique de l’ouest car on n’est pas sur d’arriver entier à la fin de la journée. Enfin, on reconnaît les moundélés, non pas à leur couleur de peau mais au casque tout neuf, fraîchement rapporter de France. Quelle idée d’utiliser un tel instrument de torture, qui tient chaud et qui n’est pas toujours adapté à la tête de celui qui le porte !
Le problème de ce deux roues, c’est qu’il n’est pas utilisable par temps de pluies (car ici ce sont de grosses averses), ni par beau temps après la pluie (les pistes sont détrempées et les trous ne se comptent pas sur les doigts de toutes les mains des habitants de Brazza… Nous y reviendrons plus tard…)
J'allais oublier de préciser qu'en réalité, on peut utiliser les scooters sous la pluie, il faut juste être à deux: le premier conduit et le deuxième tient... un parasol (appélé ici par à soleil). Bien pratique!

Deuxième moyen de transport, limité aux gens (très) fortunés : le 4x4. Pratique, il va partout –sur les routes et les pistes-, il roule par tous les temps –avant, pendant et après la pluie. Il faut juste maîtriser un peu l’outil et ne pas avoir peur d’augmenter la pollution de la planète.

Troisième moyen de transport : le foula-foula. Etymologiquement, je ne sais pas trop d’où vient le nom de cet engin, mais je suppose qu’il s’agit d’un dérivé de l’anglais « full-full ». En effet, le foula-foula est un mini-bus d’officiellement 9 places, mais en réalité, il peut transporter une quinzaine de personnes, facile ! Complètement déglinguer, les freins usés plus que de raisons, les pneus, sur lesquels il est inutile de mettre une pièce de 2Frs pour vérifier l’état (il n’y a plus de rainures !!). Je ne vous parle pas du bruit qu’il fait quand il se déplace ni des ailes complètement détruites… Ce transport à l’avantage d’être très peu onéreux : 200FCFA (0,3€) Par contre, les chauffeurs et les « contrôleurs » sont souvent peu aimables, je vous passe les collibés qu’ils nous lancent lorsqu’ils passent à côté de nous. La dernière fois, l’un d’eux proposait 10 000CFA (15€) à notre chauffeur de taxi si celui-ci nous transportait chez lui…

Justement, les taxis sont les derniers moyens de transport pour traverser la ville rapidement… Le prix officiel est de 700CFA (1€) le jour et 1000CFA (1,5€) la nuit, mais des fois il arrive qu’il y ait des inflations inexpliquées, les prix pouvant s’envoler à 1500CFA (2,2€).
Les taxis ont une couleur particulière (comme à New-York) vert et blanc à Brazza, ils virent au bleu et blanc à Pointe Noire. La marque quasi-unique des voitures de Taxi: Toyota et le plus souvent Corola. Mais la couleur et la marque ne sont pas les seules choses qui différencient les taxis des voitures banalisées…
Tout d’abord, l’intérieur du véhicule est très particulier : sur la boîte à gants, sur les portes ou sur le coffre, on trouve des paraboles tout droit sorties des évangiles. A côté de ces textes bibliques on peut trouver toute sorte de grigris : fleurs en plastiques, peluches… Les fauteuils sont parfois recouverts d’une petite fourrure et il n’est pas rare de voir des lumières de boîte de nuit à l’intérieur… D’ailleurs, les amplis placés dans le coffre envoient souvent une musique digne du Maccumba de Genève !! Ces 4 roues sont donc à mi-chemin entre la papa mobile et une discothèque ambulante… Les chauffeurs sont plus souvent proches des chauffards, roulant à vive allure (90km/h en ville !), invectivant les autres usagers…
J'ai aussi oublié de préciser que parfois le clignotant ne fonctionne pas. Dans ce cas, il suffit d'ouvrir sa fenêtre, et de sortir sa main. Evidemment, le client doit participer s'il faut tourner à droite! Mais pas de réduction de prix!!
Enfin, il faut savoir que la majorité des taximen ne sont pas propriétaires de leur véhicule, ils doivent donner 15 000CFA (22€) à leur patron à la fin de la journée et ce sont eux qui payent l'essence. Ceci leur oblige donc à chercher le client, ils klaxonnent donc tous les deux mètres et font très peu de pauses. Si l'envie leur vient de vouloir faire une pause pipi, ils n'ont pas le temps de s'arrêter! La solution: ils entrouvent leur portière et font leurs besoins naturels sans bouger de leur siège... Pratique les feux rouges!!

Il est quand même important de souligner que les taxis et les foula-foulas semblent être en meilleur état à Pointe Noire que dans la capitale…