Grand nettoyage pour la fête de mardi prochain 3 octobre : certains ouvriers repeignent les murs de blanc mais en même temps, d’autres ouvriers coupent les manguiers, dont les branchages, feuilles et autres fruits murs tombent, avec fracas, juste à côté !!!
Une immense tente (enfin, juste le toit) est installée devant le palais présidentiel, on installe la clim dessous !!
L’Afrique équatoriale, la région du monde où décollent et volent des compagnies comme Maybe Airlines et Air Peut-être ! Le nom de ces avions vient du fait qu’ils sont souvent en retard voire même absent mais c’est aussi parce qu’ici tout n’est qu’incertitude !
Dernière en date, l’arrivée des restes de Savorgnan de Brazza dans la ville qui porte son nom.
Pour fêter les 100 ans de la mort de ce grand personnage, l’Etat a organisé un retour au pays de ses cendres. La date était fixée en octobre 2005, un an après, les célèbres restes arrivent enfin dans la capitale congolaise. 101 ans, ça fait aussi anniversaire. Normal, il a fallu négocier avec la famille italienne et la famille algérienne. Il a aussi fallu finir le mausolée gracieusement financé par la France et détourner « discrètement » un milliard de CFA !
Mais le grand jour est arrivé ! Grand chambardement dans la ville, comme je vous l’ai dit : on coupe, on balaie, on nettoie, on repeint, on grillage, on boucle des routes…
Du côté français, le doute subsiste : y aura-t-il classe ou non ? Ce week-end, on m’a appris que, contrairement aux infos données par les chauffeurs de taxi, ce mardi 3 octobre n’était pas décrété férié car le ministre ne peut pas faire chômer le pays entier pour un événement qui ne touche que la capitale. Alors lundi, on se résigne à faire des heures de bouchon pour arriver jusqu’au lycée. Mais un coup de fil inattendu est venu troubler ma quiétude. Vers 17h30 la CPE appelait tous les enseignants et tous les parents responsables de lignes téléphoniques, soit environ une soixantaine de personnes, pour leur annoncer que l’ambassade avait décidé de fermer le lycée le lendemain.
La ville était donc prête pour accueillir les cendres de Savorgnan et les gouverneurs du monde entier. D’ailleurs, beaucoup de rumeurs ont couru sur la célébrité française qui ferait le déplacement… Je vous parlais de Doust, mais certains chauffeurs de taxi rêvaient de Chirac et même Johnny !
Samedi soir, on croyait que c’était Jean-Michel Jarre qui avait fait le déplacement ! Son et lumière sur le mausolée !!! A des kilomètres à la ronde on voyait des lasers envahirent la nuit, la statue de Savorgnan enrobée (enroulée) dans le drapeau congolais était éclairée par une dizaine de faisceaux lumineux, le mausolée changeait de couleur comme les décorations de noël en France, une lumière semblait jaïre du dôme, des immenses enceintes propulsaient de la musique classique avec des envolées lyriques indescriptibles ! Le Maccumba était à Brazza ! Enfin, le Congo ne serait pas à la hauteur de sa réputation s’il n’y avait pas derrière tout ça un petit paradoxe : il semble que l’électricité « coule » à flot dans certains coins de la ville, ailleurs, c’est coupures sur coupures. Je pense d’ailleurs avoir participé à l’éclairage public pendant tout l’après-midi de samedi, car dans l’immeuble, nous étions branchés sur le groupe électrogène…
Le mardi 3 octobre est enfin arrivé. Outre le fait que je ne travaillais pas, la différence par rapport aux autres jours étaient marquées par l’absence de bruit dans le centre ville où je vis. Pour être honnête, les rues étaient aussi mortes que Savorgnan ! A la fois curieuse et opposée à la dépense de l’argent public pour des futilités (enfin façon de parler mais comme on me l’a dit récemment, il aurait mieux valu reconstruire l’hôpital et le nommer « CHU Savorgnan de Brazza » plutôt que de fabriquer un temple grec en plein centre ville !), je suis donc partie acheter mon pain et mettre les pieds dans le pèstacle !
Après un quart d’heure de marche, je ne compte plus les militaires en arme, il y en 2, 3 ou … 8 à chaque carrefour. Par contre, je ne croise quasiment pas de voitures : que la ville est calme ! Mais soudain, surgissant de nulle part : 4 foula-foulas (minibus de 9 places qui peuvent transporter une quinzaine de personnes « facile » mais je prendrai le temps de vous décrire les moyens de transport locaux un autre jour !). Donc 4 foula-foulas remplis jusqu’au toit passent devant moi et outre le bruit des véhicules, j’entend une musique et des cris venus des passagers, à moitié dedans, à moitié dehors. Ils portent tous un tee-shirt jaune à l’effigie de Savorgnan et se rendent à l’inauguration. Un peu plus loin, j’entends la sirène d’une moto de police. Ce deux roues précède un cortège de grosses berlines. L’un des passant à côté de moi m’explique qu’il s’agit du roi. J’en avais entendu parler : le roi officiel pour certaines ethnies et encombrant pour le gouvernement. Je n’en ai pas vu plus mais des chants et de la musique montait de la place de la mairie où une foule compacte s’y était rassemblée.
Le résultat : certains discours remarquables (notamment pour les dirigeants africains), une représentation française en dessous de tout (Doust envoyait des textos pendant la cérémonie), un spectacle unique mais bien caché, le 1er feu d’artifice tirait au Congo depuis… 20 ans ?
Une immense tente (enfin, juste le toit) est installée devant le palais présidentiel, on installe la clim dessous !!
L’Afrique équatoriale, la région du monde où décollent et volent des compagnies comme Maybe Airlines et Air Peut-être ! Le nom de ces avions vient du fait qu’ils sont souvent en retard voire même absent mais c’est aussi parce qu’ici tout n’est qu’incertitude !
Dernière en date, l’arrivée des restes de Savorgnan de Brazza dans la ville qui porte son nom.
Pour fêter les 100 ans de la mort de ce grand personnage, l’Etat a organisé un retour au pays de ses cendres. La date était fixée en octobre 2005, un an après, les célèbres restes arrivent enfin dans la capitale congolaise. 101 ans, ça fait aussi anniversaire. Normal, il a fallu négocier avec la famille italienne et la famille algérienne. Il a aussi fallu finir le mausolée gracieusement financé par la France et détourner « discrètement » un milliard de CFA !
Mais le grand jour est arrivé ! Grand chambardement dans la ville, comme je vous l’ai dit : on coupe, on balaie, on nettoie, on repeint, on grillage, on boucle des routes…
Du côté français, le doute subsiste : y aura-t-il classe ou non ? Ce week-end, on m’a appris que, contrairement aux infos données par les chauffeurs de taxi, ce mardi 3 octobre n’était pas décrété férié car le ministre ne peut pas faire chômer le pays entier pour un événement qui ne touche que la capitale. Alors lundi, on se résigne à faire des heures de bouchon pour arriver jusqu’au lycée. Mais un coup de fil inattendu est venu troubler ma quiétude. Vers 17h30 la CPE appelait tous les enseignants et tous les parents responsables de lignes téléphoniques, soit environ une soixantaine de personnes, pour leur annoncer que l’ambassade avait décidé de fermer le lycée le lendemain.
La ville était donc prête pour accueillir les cendres de Savorgnan et les gouverneurs du monde entier. D’ailleurs, beaucoup de rumeurs ont couru sur la célébrité française qui ferait le déplacement… Je vous parlais de Doust, mais certains chauffeurs de taxi rêvaient de Chirac et même Johnny !
Samedi soir, on croyait que c’était Jean-Michel Jarre qui avait fait le déplacement ! Son et lumière sur le mausolée !!! A des kilomètres à la ronde on voyait des lasers envahirent la nuit, la statue de Savorgnan enrobée (enroulée) dans le drapeau congolais était éclairée par une dizaine de faisceaux lumineux, le mausolée changeait de couleur comme les décorations de noël en France, une lumière semblait jaïre du dôme, des immenses enceintes propulsaient de la musique classique avec des envolées lyriques indescriptibles ! Le Maccumba était à Brazza ! Enfin, le Congo ne serait pas à la hauteur de sa réputation s’il n’y avait pas derrière tout ça un petit paradoxe : il semble que l’électricité « coule » à flot dans certains coins de la ville, ailleurs, c’est coupures sur coupures. Je pense d’ailleurs avoir participé à l’éclairage public pendant tout l’après-midi de samedi, car dans l’immeuble, nous étions branchés sur le groupe électrogène…
Le mardi 3 octobre est enfin arrivé. Outre le fait que je ne travaillais pas, la différence par rapport aux autres jours étaient marquées par l’absence de bruit dans le centre ville où je vis. Pour être honnête, les rues étaient aussi mortes que Savorgnan ! A la fois curieuse et opposée à la dépense de l’argent public pour des futilités (enfin façon de parler mais comme on me l’a dit récemment, il aurait mieux valu reconstruire l’hôpital et le nommer « CHU Savorgnan de Brazza » plutôt que de fabriquer un temple grec en plein centre ville !), je suis donc partie acheter mon pain et mettre les pieds dans le pèstacle !
Après un quart d’heure de marche, je ne compte plus les militaires en arme, il y en 2, 3 ou … 8 à chaque carrefour. Par contre, je ne croise quasiment pas de voitures : que la ville est calme ! Mais soudain, surgissant de nulle part : 4 foula-foulas (minibus de 9 places qui peuvent transporter une quinzaine de personnes « facile » mais je prendrai le temps de vous décrire les moyens de transport locaux un autre jour !). Donc 4 foula-foulas remplis jusqu’au toit passent devant moi et outre le bruit des véhicules, j’entend une musique et des cris venus des passagers, à moitié dedans, à moitié dehors. Ils portent tous un tee-shirt jaune à l’effigie de Savorgnan et se rendent à l’inauguration. Un peu plus loin, j’entends la sirène d’une moto de police. Ce deux roues précède un cortège de grosses berlines. L’un des passant à côté de moi m’explique qu’il s’agit du roi. J’en avais entendu parler : le roi officiel pour certaines ethnies et encombrant pour le gouvernement. Je n’en ai pas vu plus mais des chants et de la musique montait de la place de la mairie où une foule compacte s’y était rassemblée.
Le résultat : certains discours remarquables (notamment pour les dirigeants africains), une représentation française en dessous de tout (Doust envoyait des textos pendant la cérémonie), un spectacle unique mais bien caché, le 1er feu d’artifice tirait au Congo depuis… 20 ans ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire