Première nuit à Brazzaville. Bonne nuit. Je m’habitue sans souci à la vie ici, même si cela ne fait que quelques heures que j’ai posé mes pieds sur le sol congolais, je me sens bien. L’Afrique noire est ma patrie… Le proviseur m’a quand même prévenue que ce n’était pas comme le Burkina. Du peu que j’ai vu, je m’en suis rendu compte. Les gens tout d’abord. A l’aéroport, il semble y avoir moins de misère, les hommes ne nous poursuivent pas pour obtenir une pièce, ils acceptent quand on leur dit qu’on peut se débrouiller tout seul. Le coût de la vie, ensuite. C’est vrai que je suis dans un hôtel haut de gamme, rien à voir avec Bobo mais les prix sont bien supérieurs. Le petit déjeuner de ce matin m’a coûté 2500 F CFA, au Burkina, c’était le prix d’une nuit d’hôtel. Le climat enfin. Je n’ai pas encore testé l’humidité mais j’appréhende un peu…
Béatrice, la collègue que j’ai rencontrée hier, est passée me chercher le samedi matin pour faire le tour de la ville. Elle m’a montré où on fait les courses, elle m’a expliqué le coût de la vie, les activités à faire, l’ambiance au lycée… J’ai pu acheter une puce pour mon téléphone.
Puis le proviseur m’a emmenée à mon appartement. Si j’arrive à m’organiser, je pourrai y loger lundi soir. En effet, l’électricité doit être installée et le ménage fait dans la matinée, je dois d’abord acheter un matelas pour commencer à y vivre. Puis, il faudra un frigo et une cuisinière. Après la visite de l’appartement, le proviseur m’a emmenée manger.
Nous sommes allés dans un resto très classe. Notre table était à 2m du fleuve. La vue sur Kinshasa était magnifique et le repas européen m’a démontré que je trouverai toujours l’occasion, en cas de manque, d’avaler du français !!
On est passé en voiture à la Citée (le quartier des noirs). Ici, l’ambiance n’est pas la même qu’à Ouahigouya, il y a beaucoup moins d’enfants dans les rues. La pauvreté du Burkina ne se sent pas là où je suis allée dans Brazzaville. En fait, on voit surtout les traces de la guerre. Les murs sont recouverts d’impacts de balles, de temps en temps on voit des miliaires traverser la ville et tout à l’heure en déjeunant, sur le fleuve, une vedette est passée près de nous, à son bord un homme avec une mitraillette. Quand il y a des incidents de « l’autre côté » (sous-entendu à Kinshasa), il paraît qu’on entend le bruit des balles siffler et les explosions. En octobre, l’an dernier, le lycée a été fermé pendant une semaine à cause de problèmes dans Brazzaville. Je ne suis pas inquiète, il semblerait qu’en tant que français on soit bien protégé…
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