Qui dit zone équatoriale dit petites bêtes qui courent, qui volent, qui rampent, qui piquent, qui pondent, qui mordent…
Par lesquelles commencer ??
Je vous ai déjà parlé des fourous, mini bestiole avec des ailes qui se promènent souvent près du fleuve mais qui apprécie aussi l’herbe. En moyenne, j’ai droit à 2 ou 3 morsures par jour lorsque je surveille la cour de récréation…
Vous connaissez tous les moustiques mais leur particularité ici, c’est qu’ils transmettent des maladies… La plus connue : le paludisme. Tout le monde a sa version de cette maladie. Après des explications de plusieurs médecins, je peux essayer de vous expliquer ce que j’ai compris.
Première chose, ce sont les femelles qui piquent. Cela se passe très souvent à la tombée de la nuit. Il existe trois formes de palu. Le premier, non présent au Congo est un palu qui une fois attrapé revient fréquemment… Le deuxième, celui que j’ai à priori eu, provoque de fortes fièvres, des grelottements, des diarrhées, des courbatures, des maux de ventre… En 5 jours, en le traitant, on en vient à peu près à bout… Pour idée, il faut prendre 4 énormes pilules pendant trois jours toujours à la même heure ! Enfin, le palu cérébral, aussi présent au Congo, est celui qui conduit à la mort s’il n’est pas décelé et soigné… Enfin, le gros problème ici, c’est que les laboratoires d’analyse trouvent un palu dès qu’ils font une goutte épaisse… Des centaines de palu se déclarent quotidiennement…
Vous connaissez aussi les mouches. Lors de mes deux premiers mois ici, je me félicitais de ne pas en voir beaucoup… Je ne savais pas que pendant la saison des mangues elles se multipliaient. De plus, l’un des problèmes ici, c’est la pollution ! Tout le monde balance ses poubelles un peu partout dans la ville. Donc pendant la période des mangues, on trouve des mangues pourries ou des noyaux de mangues tout les 2 mètres et les mouches raffolent de ça ! Il n’est pas étonnant quand on se promène à pied de voir des nuées (une cinquantaine de mouches) décoller d’un déchet que vous avez osé approcher. Bref, cela n’est pas trop grave à priori, sauf que certaines catégories de mouches (les grosses bleues) ont tendance à pondre leurs larves dans les vêtements mouillés ou dans le sable. En contact avec l’homme ou un autre animal (chien, chat…), les larves vont s’installer dans un endroit où elles ont de quoi manger et se développer : sous la peau ! C’est ainsi que plusieurs de mes collègues ont du aller se faire charcuter chez le médecin pour se faire enlever le petit ver qui se baladait dans leur corps. Pour info, si vous avez un ver de cayore (désolée pour l’écriture mais je n’ai pas de dico…), cela forme un petit bouton rouge et un peu blanc qui démange. Parfois, on voit un point noir, c’est la tête de la bête ! Pour être vraiment sur qu’il s’agit du bébé mouche, il faut placer une crème grasse sur le bouton, la petite bête ne pourra plus respirer et vous verrez le trou par lequel le ver respire se reformait.
Enfin (du moins pour ce que je sais…), en ce moment, c’est la période des caracaras (je ne me rappelle pas du nom officiel). Ces petites bêtes qui ressemblent à de grosses fourmis ailées se promènent sur les plafonds et vous tombent dessus sans prévenir. Si c’est le cas, il faut les enlever en soufflant dessus et si possible absolument ne pas y toucher car pour se défendre, elles envoient un acide qui brûle la peau.
Il me revient en mémoire, la promenade à pied dans les gorges du Diosso et la rencontre avec une espèce de fourmis fort peu sympathiques: les fourmis magnan (la encore, il doit y avoir des fautes d'orthographe...). Ces grosses fourmis montent le long des jambes pour venir mordre la chair. Ca gratte, ça pique et surtout ça grimpe partout. Ma collègue en était presque à vouloir se dénuder pour les faire partir de son pantalon...
Je vous passe les histoires de blattes et de cafards qui se promènent parfois chez nous, ça c’est rien !!
J'avais oublié de parler des serpents. Venimeux, comme certains en France, ils n'attaquent pas l'homme à priori mais ils peuvent au moins vous faire une grosse peur. C'est ainsi que ma collègue qui faisait ses courses entend un homme hurlait dans le magasin. La raison: un serpent venait de sortir d'un rayon. Terrorisés, l'homme s'est enfui et le serpent s'est caché sous le rayonnage. Ne pouvant être délogé, il a du être chassé à la fin de la journée, lorsque la boutique a fermé!
25 novembre 2006
Pointe Noire : lieu touristique du Congo (2).
Le deuxième jour sur la côte Atlantique nous a permis de découvrir « la brousse ». Nous avions loué les services d’un taximan qui nous a conduit sur des chemins bien sympas. Première découverte : les gorges du Diosso. Nous nous retrouvons en haut d’une falaise avec vue sur l’océan, sur les plages de sable fin et sur la forêt équatoriale (photo). Armelle nous avait dit qu’il était possible de descendre à pied et l’enfant qui nous accompagne, nous propose de dévaler le mur de terre. L’idée de se promener nous plait mais nous n’avons pas les cordes d’escalades… Nous trouvons un chemin plus accessible et en moins d’une heure de marche nous nous retrouvons les pieds dans l’eau ! De retour au taxi, nous prenons la route pour le sanctuaire de Tchimpounga. Il s’agit d’une réserve de chimpanzés. Ceux-ci ont été récupérés avant d’être tués ou domestiqués afin d’être remis en liberté. Mais, le lieu existe depuis au moins 10 ans et aucun singe n’a retrouvé la liberté. Je ne m’y connais pas beaucoup mais je trouve étrange que des animaux en semi-liberté (ils se baladent librement dans la journée) soient encore nourris et logés en cage !
Enfin, toujours est-il que nous découvrons des petits bébés, tout mimi (photo) et le plus vieux chimpanzés du monde (ils ne vivent que jusqu’à l’âge de 40 ans, celui-ci a une soixantaine d’année, si je ne dis pas de bêtises). Gaspard était au zoo de Brazzaville et la fondatrice du sanctuaire l’a sauvé de la guerre. Bon, j’aime bien les animaux et je sais qu’ils subissent les conneries des hommes mais je pense aussi qu’il faut faire la part des choses… L’homme n’est pas en voie d’extinction mais il mérite aussi d’éviter les conflits de ses dirigeants…
Bon, passons…
Après ça, nous allons manger à Jungle Kolor (photo). Un petit havre de paix, juste à côté de pointe indienne. Une française et son époux congolais ont créé un lieu où tout ce que l’on avale est fabriqué sur place (vive le bio !), il n’y a pas l’eau courante ni l’électricité mais on peut manger les pieds dans l’eau, on peut aussi dormir sous les paillotes. Enfin, ils ont lancé l’idée d’une association culturelle pour développer l’artisanat local.
Ce petit séjour à Pointe Noire nous a donné envie d’y retourner. Nous aimerions maintenant voir le sud de la ville, l’est et pourquoi pas passer quelques jours dans la réserve à la frontière avec le Gabon…
Enfin, toujours est-il que nous découvrons des petits bébés, tout mimi (photo) et le plus vieux chimpanzés du monde (ils ne vivent que jusqu’à l’âge de 40 ans, celui-ci a une soixantaine d’année, si je ne dis pas de bêtises). Gaspard était au zoo de Brazzaville et la fondatrice du sanctuaire l’a sauvé de la guerre. Bon, j’aime bien les animaux et je sais qu’ils subissent les conneries des hommes mais je pense aussi qu’il faut faire la part des choses… L’homme n’est pas en voie d’extinction mais il mérite aussi d’éviter les conflits de ses dirigeants…
Bon, passons…
Après ça, nous allons manger à Jungle Kolor (photo). Un petit havre de paix, juste à côté de pointe indienne. Une française et son époux congolais ont créé un lieu où tout ce que l’on avale est fabriqué sur place (vive le bio !), il n’y a pas l’eau courante ni l’électricité mais on peut manger les pieds dans l’eau, on peut aussi dormir sous les paillotes. Enfin, ils ont lancé l’idée d’une association culturelle pour développer l’artisanat local.
Ce petit séjour à Pointe Noire nous a donné envie d’y retourner. Nous aimerions maintenant voir le sud de la ville, l’est et pourquoi pas passer quelques jours dans la réserve à la frontière avec le Gabon…
Pointe Noire : lieu touristique du Congo (1).
Située à 45 minutes de vol de Brazza, Pointe Noire est la deuxième ville du pays par sa taille, mais c’est le réel pôle économique du pays.
Arrivés en fin de soirée (cf. l’article sur les compagnies aériennes locales…), nous nous installons dans l’appartement que l’on nous a grassement prêté et nous partons à la recherche d’un restaurant. Finalement, nous atterrissons au Bel Air (photo), où nous « profitons » du grand écran pour voir la fin du match de Lyon et les résultats des autres clubs en coupe d’Europe. Nous avons aussi « la chance » d’écouter deux musiciens nous chanter du Johnny et du Brassens ! Nous sommes à deux pas de la mer et j’en profite pour marcher sur la plage avant l’arrivée du plat (1heure d’attente pour manger trois pâtes…)
Epuisés, nous allons nous coucher…
Le lendemain, nous partons découvrir la ville. J’en profite ici pour remercier Armelle qui a su nous donner des conseils et des idées forts utiles !! On visite le marché central où les étales croulent sous toutes sortes de marchandises : des vêtements, des affaires de classe, de la viande, du poisson, des légumes, des médicaments, des champignons à même le sol… Partout, des gens, des taxis… Un bain de foule où les portefeuilles ne sont pas toujours à l’abri dans nos sacs !
Pour continuer, nous remontons « les Champs Elysée » (l’avenue Charles De Gaulle et pour une fois, on voit un panneau indiquant la rue ). Nous découvrons les mêmes commerces qu’à Brazzaville (Tout pour l’industrie, Pharmacie Mavré, Score…) mais il y aussi quelques boutiques, souvent modernes. A première vue, ce qui nous étonne, c’est l’état des constructions et des routes… ici la guerre n’a pas frappé ! Arrivées au bout de l’avenue, nous nous trouvons devant la gare, une réplique de celle de Deauville (photo).
Notre « randonnée » pédestre dans la ville, a duré quelques heures et nous découvrons que nos épaules ont viré au rouge (coup de soleil !!). Repas sur la plage (cf. l’article sur la nourriture congolaise) et nous allons comater sur le canapé de l’apart’ devant la télé (accès au satellite, donc aux chaînes françaises !). Première télé depuis 2 mois, le choc est étrange, on a l’impression d’un petit retour en France même si le contenu du journal semble venir d’une autre planète !!
En tout cas, nos coups de soleil nous semblent moins importants lorsqu’on découvre qu’à Paris il gèle !! Et puis, nous allons rafraîchir tout ça dans la piscine de l’immeuble !!
Arrivés en fin de soirée (cf. l’article sur les compagnies aériennes locales…), nous nous installons dans l’appartement que l’on nous a grassement prêté et nous partons à la recherche d’un restaurant. Finalement, nous atterrissons au Bel Air (photo), où nous « profitons » du grand écran pour voir la fin du match de Lyon et les résultats des autres clubs en coupe d’Europe. Nous avons aussi « la chance » d’écouter deux musiciens nous chanter du Johnny et du Brassens ! Nous sommes à deux pas de la mer et j’en profite pour marcher sur la plage avant l’arrivée du plat (1heure d’attente pour manger trois pâtes…)
Epuisés, nous allons nous coucher…
Le lendemain, nous partons découvrir la ville. J’en profite ici pour remercier Armelle qui a su nous donner des conseils et des idées forts utiles !! On visite le marché central où les étales croulent sous toutes sortes de marchandises : des vêtements, des affaires de classe, de la viande, du poisson, des légumes, des médicaments, des champignons à même le sol… Partout, des gens, des taxis… Un bain de foule où les portefeuilles ne sont pas toujours à l’abri dans nos sacs !
Pour continuer, nous remontons « les Champs Elysée » (l’avenue Charles De Gaulle et pour une fois, on voit un panneau indiquant la rue ). Nous découvrons les mêmes commerces qu’à Brazzaville (Tout pour l’industrie, Pharmacie Mavré, Score…) mais il y aussi quelques boutiques, souvent modernes. A première vue, ce qui nous étonne, c’est l’état des constructions et des routes… ici la guerre n’a pas frappé ! Arrivées au bout de l’avenue, nous nous trouvons devant la gare, une réplique de celle de Deauville (photo).
Notre « randonnée » pédestre dans la ville, a duré quelques heures et nous découvrons que nos épaules ont viré au rouge (coup de soleil !!). Repas sur la plage (cf. l’article sur la nourriture congolaise) et nous allons comater sur le canapé de l’apart’ devant la télé (accès au satellite, donc aux chaînes françaises !). Première télé depuis 2 mois, le choc est étrange, on a l’impression d’un petit retour en France même si le contenu du journal semble venir d’une autre planète !!
En tout cas, nos coups de soleil nous semblent moins importants lorsqu’on découvre qu’à Paris il gèle !! Et puis, nous allons rafraîchir tout ça dans la piscine de l’immeuble !!
19 novembre 2006
Maybe Airlines et Air Peut-être
Avant de commencer cet article, il faut que vous sachiez que l’avion est le moyen de transport le plus sur du Congo :
la route est impraticable et l’une des régions au sud de Brazza (le Pool) ne cesse de voir des bandes rivales attaquer les véhicules
le bateau n’est pas utilisable en aval du fleuve à cause des remous et autres rapides
le train met 24h pour parcourir 500km et il n’est pas fortement déconseillé aux voyageurs blancs, il est interdit ! Pour exemple, le directeur de X-oil est monté à bord pour accompagner une cargaison, arrivé à une trentaine de kilomètres de Brazza, on lui a dit : « il faut que vous descendiez, votre voyage s’arrête là »
Nous avons donc choisi de nous rendre à Pointe Noire avec la très célèbre compagnie aérienne TAC (trans air Congo). Il existe trois compagnies aériennes ici et c’est, paraît-il, la plus sure. La suite va vous démontrer que tout est relatif…
Avant de prendre l’avion, nous avons eu l’occasion de discuter avec des voyageurs habitués aux longs trajets et aux compagnies aériennes africaines. De manière générale, tous sont d’accord pour nous déconseiller de voyager avec des compagnies peu sures mais ils sont aussi d’avis que les voyages forment la jeunesse et que certains passages ne peuvent être évités…
Nous avons donc appris que pour fermer la « porte » de l’avion, il arrivait d’utiliser une masse, que les pistes d’atterrissage sont comparables aux routes locales et que certains vols peuvent connaître quelques soucis. Je me permets donc de vous raconter ce qu’il est arrivé à une collègue. Son avion était à destination du Bénin. Tous les passagers sont assis, mais l’avion ne décolle pas. Les hôtesses et stewards s’agitent mais aucune information n’est donnée aux passagers… Elle essaie de se renseigner, mais la réponse récurrente est : « restez assise madame, nous allons décoller… » Je vous passe les détails mais au bout de quelques heures d’attentes, elle commence à s’énerver et réclame des explications « ou je quitte l’avion !! » Finalement, on l’informe que les cuves sont trop remplies de kérosène et que l’avion est trop lourd pour décoller normalement. La tour de contrôle propose de vider les passagers, de faire un petit tour en l’air pour user du carburant puis de venir récupérer les voyageurs. Après 4 heures d’attente dans l’avion, s’en est trop, ma collègue demande à descendre de l’avion et à récupérer ses bagages ! En réalité, elle apprendra par la suite, qu’il y avait deux autres possibilités : vider les passagers et porter les bagages jusqu’à Cotonou puis revenir chercher les voyageurs à Brazza ou faire l’inverse (d’abord les passagers puis leurs bagages) mais que ce système ne pouvait être réalisé car l’une des personnes à bord transportait de l’or et ne voulait s’en séparer…
Courageux, nous souhaitons visiter Pointe Noire et sommes donc prêts à affronter les aléas des compagnies aériennes.
Mercredi 1er novembre, nous arrivons à 7h15 pour un vol qui doit décoller à 9h30. Nous n’avons que des bagages à mains et le mari de ma collègue s’atèle à faire la queue pour nous trois. Une heure plus tard, nous apprenons que l’avion est plein et qu’il faut revenir pour le vol du soir… L’homme de la situation décide de se mobiliser contre ce surbooking abusif. Il suit un couple et trois américains qui ont une conférence le matin même à Pointe Noire. Sans trop savoir comment, il se retrouve sur le tarmac, devant l’avion, en train de râler après la chef d’escale. La femme du couple promet de se jeter sous les roues si on ne lui trouve pas une place dans l’avion, les américains déclarent vouloir faire de même. Et finalement, 4 places apparaissent miraculeusement. Bon, les trois touristes dont je fais parti doivent revenir le soir mais Christelle (la chef d’escale propose de garder les billets pour nous faire une carte d’embarquement pour le soir même)
A 18h, nous voilà de retour à l’aéroport de Maya Maya et heureusement nos billets sont prêts. Nous passons le contrôle des bagages. Enfin, le détecteur de métaux ne fonctionne pas et on soulève à peine un pull pour voir l’intérieur de nos sacs. A croire que le terrorisme n’existe pas ici. Je ne peux résister à l’envie de faire un petit aparté, depuis le mois d’octobre, les règles en vigueur dans les aéroports européens ont changé. On ne peut plus transporter dans les bagages à main des bouteilles contenant plus 50 ml de liquide, autrement dit, rien ! Notre proviseur, revenant de Mexico, a fait quelques achats au Dutyfree: parfum, cosmétiques… Il a du tout laisser !!
Embarquement sur le tarmac et en montant dans l’avion, Christelle nous attend pour nous expliquer qu’en raison du dérangement causé, elle nous a réservé trois places en première classe. Assis dans nos fauteuils en cuir, nous observons les portes dont les coques en plastiques ont parfois disparues. En effet, on se demande comment la pressurisation de l’avion peut fonctionner en voyant la laine de verre non protégée… Mais il vaut mieux mettre les bagages là que dans les soutes, on n’est pas sur de les retrouver entiers à l’arrivée et il faut prévoir quelques heures et un peu de monnaie pour passer la douane !!
Avant le décollage, on nous rappelle les règles de sécurité en cas de problème, notamment que les appareils électroniques doivent être éteints pendant le voyage, notre voisin explique à sa compagne dans son téléphone : « chérie, je vais devoir te quitter on est en train de décoller… » L’avion n’aura pas encore toucher le sol que déjà il la rappellera : « chérie, je peux te parler, on est en train d’atterrir » Ah les portables !!
Pendant l’heure de vol nous profitons des magazines mis à notre disposition, ils sont bourrés de fautes (il y en a plus que dans mon blog, c’est dire!) et les blagues de Toto sont… très vulgaires ! Nous avons aussi droit à une petite collation. Un conseil : demandez de l’eau, les boissons sont ouverts depuis… le vol précédent. Autant dire que le coca n’a plus beaucoup de bulles…
Mais bon, le vol se déroula sans encombre, enfin juste quelques secousses.
Arrivés à Pointe Noire, nous découvrons un aéroport flambant neuf. Construit depuis bientôt deux ans, il est tellement neuf qu’on ne s’en est pas encore servi. Résultat, les voyageurs sont accueillis dans un hangar !
Le retour est aussi une aventure mais je vais essayer d’être plus brève… Arrivés au hangar d’embarquement, nous n’avons pas l’autorisation d’entrée car ce sont les premières classes uniquement qui peuvent passer. Finalement, nous accédons au hall d’accueil. Mais il est déjà plein : il y a tout ce monde en 1ère classe ? Nous commençons à faire la queue mais nous comprenons très vite que s’il l’on veut être de retour à Brazza pour la rentrée, il va falloir fonctionner au bakchich. Résultat même si cette solution nous déplait, car elle signifie que l’on est d’accord avec le système de ce pays déjà suffisamment corrompu, nous donnons 1000CFA pour passer devant les gens qui se refusent à utiliser ce recours. Nous continuons à faire la queue et nous en profitons pour observer les voyageurs qui crient, qui s’emportent, qui rouspètent, qui doublent… Nous regardons aussi les bagages qu’ils emportent. Il y a de tout mais ce qui nous marque le plus ce sont les poubelles et caisses plastiques que l’on ferme avec du gros scotch « chaterton ». Que peuvent-elles contenir. Par chance, enfin façon de parler, l’une d’elle est ouverte devant nos yeux, enfin nos nez aussi. Elle contient des kilos de crevettes ! Nous en reparlerons dans l’article sur la nourriture congolaise…
la route est impraticable et l’une des régions au sud de Brazza (le Pool) ne cesse de voir des bandes rivales attaquer les véhicules
le bateau n’est pas utilisable en aval du fleuve à cause des remous et autres rapides
le train met 24h pour parcourir 500km et il n’est pas fortement déconseillé aux voyageurs blancs, il est interdit ! Pour exemple, le directeur de X-oil est monté à bord pour accompagner une cargaison, arrivé à une trentaine de kilomètres de Brazza, on lui a dit : « il faut que vous descendiez, votre voyage s’arrête là »
Nous avons donc choisi de nous rendre à Pointe Noire avec la très célèbre compagnie aérienne TAC (trans air Congo). Il existe trois compagnies aériennes ici et c’est, paraît-il, la plus sure. La suite va vous démontrer que tout est relatif…
Avant de prendre l’avion, nous avons eu l’occasion de discuter avec des voyageurs habitués aux longs trajets et aux compagnies aériennes africaines. De manière générale, tous sont d’accord pour nous déconseiller de voyager avec des compagnies peu sures mais ils sont aussi d’avis que les voyages forment la jeunesse et que certains passages ne peuvent être évités…
Nous avons donc appris que pour fermer la « porte » de l’avion, il arrivait d’utiliser une masse, que les pistes d’atterrissage sont comparables aux routes locales et que certains vols peuvent connaître quelques soucis. Je me permets donc de vous raconter ce qu’il est arrivé à une collègue. Son avion était à destination du Bénin. Tous les passagers sont assis, mais l’avion ne décolle pas. Les hôtesses et stewards s’agitent mais aucune information n’est donnée aux passagers… Elle essaie de se renseigner, mais la réponse récurrente est : « restez assise madame, nous allons décoller… » Je vous passe les détails mais au bout de quelques heures d’attentes, elle commence à s’énerver et réclame des explications « ou je quitte l’avion !! » Finalement, on l’informe que les cuves sont trop remplies de kérosène et que l’avion est trop lourd pour décoller normalement. La tour de contrôle propose de vider les passagers, de faire un petit tour en l’air pour user du carburant puis de venir récupérer les voyageurs. Après 4 heures d’attente dans l’avion, s’en est trop, ma collègue demande à descendre de l’avion et à récupérer ses bagages ! En réalité, elle apprendra par la suite, qu’il y avait deux autres possibilités : vider les passagers et porter les bagages jusqu’à Cotonou puis revenir chercher les voyageurs à Brazza ou faire l’inverse (d’abord les passagers puis leurs bagages) mais que ce système ne pouvait être réalisé car l’une des personnes à bord transportait de l’or et ne voulait s’en séparer…
Courageux, nous souhaitons visiter Pointe Noire et sommes donc prêts à affronter les aléas des compagnies aériennes.
Mercredi 1er novembre, nous arrivons à 7h15 pour un vol qui doit décoller à 9h30. Nous n’avons que des bagages à mains et le mari de ma collègue s’atèle à faire la queue pour nous trois. Une heure plus tard, nous apprenons que l’avion est plein et qu’il faut revenir pour le vol du soir… L’homme de la situation décide de se mobiliser contre ce surbooking abusif. Il suit un couple et trois américains qui ont une conférence le matin même à Pointe Noire. Sans trop savoir comment, il se retrouve sur le tarmac, devant l’avion, en train de râler après la chef d’escale. La femme du couple promet de se jeter sous les roues si on ne lui trouve pas une place dans l’avion, les américains déclarent vouloir faire de même. Et finalement, 4 places apparaissent miraculeusement. Bon, les trois touristes dont je fais parti doivent revenir le soir mais Christelle (la chef d’escale propose de garder les billets pour nous faire une carte d’embarquement pour le soir même)
A 18h, nous voilà de retour à l’aéroport de Maya Maya et heureusement nos billets sont prêts. Nous passons le contrôle des bagages. Enfin, le détecteur de métaux ne fonctionne pas et on soulève à peine un pull pour voir l’intérieur de nos sacs. A croire que le terrorisme n’existe pas ici. Je ne peux résister à l’envie de faire un petit aparté, depuis le mois d’octobre, les règles en vigueur dans les aéroports européens ont changé. On ne peut plus transporter dans les bagages à main des bouteilles contenant plus 50 ml de liquide, autrement dit, rien ! Notre proviseur, revenant de Mexico, a fait quelques achats au Dutyfree: parfum, cosmétiques… Il a du tout laisser !!
Embarquement sur le tarmac et en montant dans l’avion, Christelle nous attend pour nous expliquer qu’en raison du dérangement causé, elle nous a réservé trois places en première classe. Assis dans nos fauteuils en cuir, nous observons les portes dont les coques en plastiques ont parfois disparues. En effet, on se demande comment la pressurisation de l’avion peut fonctionner en voyant la laine de verre non protégée… Mais il vaut mieux mettre les bagages là que dans les soutes, on n’est pas sur de les retrouver entiers à l’arrivée et il faut prévoir quelques heures et un peu de monnaie pour passer la douane !!
Avant le décollage, on nous rappelle les règles de sécurité en cas de problème, notamment que les appareils électroniques doivent être éteints pendant le voyage, notre voisin explique à sa compagne dans son téléphone : « chérie, je vais devoir te quitter on est en train de décoller… » L’avion n’aura pas encore toucher le sol que déjà il la rappellera : « chérie, je peux te parler, on est en train d’atterrir » Ah les portables !!
Pendant l’heure de vol nous profitons des magazines mis à notre disposition, ils sont bourrés de fautes (il y en a plus que dans mon blog, c’est dire!) et les blagues de Toto sont… très vulgaires ! Nous avons aussi droit à une petite collation. Un conseil : demandez de l’eau, les boissons sont ouverts depuis… le vol précédent. Autant dire que le coca n’a plus beaucoup de bulles…
Mais bon, le vol se déroula sans encombre, enfin juste quelques secousses.
Arrivés à Pointe Noire, nous découvrons un aéroport flambant neuf. Construit depuis bientôt deux ans, il est tellement neuf qu’on ne s’en est pas encore servi. Résultat, les voyageurs sont accueillis dans un hangar !
Le retour est aussi une aventure mais je vais essayer d’être plus brève… Arrivés au hangar d’embarquement, nous n’avons pas l’autorisation d’entrée car ce sont les premières classes uniquement qui peuvent passer. Finalement, nous accédons au hall d’accueil. Mais il est déjà plein : il y a tout ce monde en 1ère classe ? Nous commençons à faire la queue mais nous comprenons très vite que s’il l’on veut être de retour à Brazza pour la rentrée, il va falloir fonctionner au bakchich. Résultat même si cette solution nous déplait, car elle signifie que l’on est d’accord avec le système de ce pays déjà suffisamment corrompu, nous donnons 1000CFA pour passer devant les gens qui se refusent à utiliser ce recours. Nous continuons à faire la queue et nous en profitons pour observer les voyageurs qui crient, qui s’emportent, qui rouspètent, qui doublent… Nous regardons aussi les bagages qu’ils emportent. Il y a de tout mais ce qui nous marque le plus ce sont les poubelles et caisses plastiques que l’on ferme avec du gros scotch « chaterton ». Que peuvent-elles contenir. Par chance, enfin façon de parler, l’une d’elle est ouverte devant nos yeux, enfin nos nez aussi. Elle contient des kilos de crevettes ! Nous en reparlerons dans l’article sur la nourriture congolaise…
09 novembre 2006
Infrastructures routières au Congo
Comme je vous l’ai dit dans l’article précédent, les voitures peuvent circuler sur les routes de la capitale. Enfin, il faut quand même savoir certaines choses…
Les routes ne sont pas toutes couvertes de bitume et c’est ainsi que lorsqu’on sort des grands axes routiers, on se retrouve sur des pistes dans un état plus ou moins potable en fonction des dégâts causés par la dernière pluie. Lors du dernier week-end d’octobre, nous sommes partis manger chez des religieuses (sœurs Trinitaire basée à… Valence) et pour s’y rendre nous avons parcouru une dizaine de kilomètres à partir du centre. Nous étions toujours en pleine ville mais il n’y avait plus de route, à certains endroits des lacs s’étaient formés, à d’autres, la voiture passait à 1m en dessous du niveau de l’ancienne route, pour preuve les trottoirs encore présents… Même quand il y a des routes, des torrents se forment emportant avec eux tout le sable balayé avec patience la veille par les employés de la ville. Il m’arrive de regarder mes pieds quand on traverse l’un des lacs formés par la dernière pluie : j’ai peur que l’eau monte dans le véhicule !!
Sur les routes, les vraies, il n’y a aucun marquage au sol… Depuis peu la ville a fait l’acquisition de panneau de signalisation tout neuf, mais avec les pluies diluviennes qui s’abattent quotidiennement sur la ville, on ne leur donne pas plus de 2 mois de vie. De toutes manières, certains sont illisibles, l’écriture est de police 20 sur des panneaux de la taille d’une feuille A3 pliée sur la largeur !!
Ici, pas d’autoroute ni de voie rapide mais même sur les voies ordinaires, on peut voir 2, 3 ou 4 voitures arrivées de plein front… Une voiture arrive en face ? Pas de problème, on trouve toujours le moyen de se rabattre… Je ne vous cache pas que ce sont surtout les taxis qui utilisent cette technique mais j’ai vu des 4x4 s’en servir sans gène…
De toutes façons, la seule règle de circulation ici, c’est « mets ton cligno ! » On peut rouler à gauche, se garer n’importe où, rouler sans ceinture de sécurité, téléphoner au volant, rouler à 90 alors que c’est limité à 50, prendre des sens interdits… tant qu’on met son clignotant, ça va !!
Enfin, ça dépend surtout de qui est au volant… Autant dire que la couleur de peau ou le look du véhicule fait parfois la différence… En effet, les policiers usent et abusent de leurs droits… Se déplaçant par 4 ou 5 (pas comme en France où ils sont toujours par 2), ils ont tendance à vous arrêter pour un oui ou pour un non… enfin surtout pou arrondir leurs fins de mois ! Pour luter contre cet abus des forces de l’ordre et cette corruption à tout va, il y a plusieurs solutions :
glisser un billet de 2000 CFA (1,80€) dans la copie de son permis de conduire (mais vous deviendrez rapidement la vache à lait de la ville…)
perdre 30 min à demander la vérification des papiers du policier, à l’appeler par son prénom, à noter mentalement le lieu de l’interpellation tout en lui montrant votre permis de conduire de loin sans lui donner (il a demandé à le voir pas à le prendre !),
laisser votre copie de papier rose en souvenir (mais le prix en photocopie couleur risque de faire un trou dans votre budget !)
Les taxis ont trouvé la solution, ils ont deux cartes grises, la vraie et la deuxième avec la photo du policier qu’ils paient grassement à la fin du mois (20 000CFA = 30€). Enfin, c’est ce que m’a raconté mon chauffeur…
Je ne peux pas résister à l’envie de vous raconter la raison pour laquelle l’une de mes collègues s’est fait arrêter… Elle roulait en centre ville et ne sachant plus trop par où partir, elle a fat deux fois le tour du rond point… Elle entend un sifflet strident… Un policier veillait non loin de là et n’avait pas raté le manquement aux règles du code de la route. Il l’arrête pour « abus de bitume » !!!
Les routes ne sont pas toutes couvertes de bitume et c’est ainsi que lorsqu’on sort des grands axes routiers, on se retrouve sur des pistes dans un état plus ou moins potable en fonction des dégâts causés par la dernière pluie. Lors du dernier week-end d’octobre, nous sommes partis manger chez des religieuses (sœurs Trinitaire basée à… Valence) et pour s’y rendre nous avons parcouru une dizaine de kilomètres à partir du centre. Nous étions toujours en pleine ville mais il n’y avait plus de route, à certains endroits des lacs s’étaient formés, à d’autres, la voiture passait à 1m en dessous du niveau de l’ancienne route, pour preuve les trottoirs encore présents… Même quand il y a des routes, des torrents se forment emportant avec eux tout le sable balayé avec patience la veille par les employés de la ville. Il m’arrive de regarder mes pieds quand on traverse l’un des lacs formés par la dernière pluie : j’ai peur que l’eau monte dans le véhicule !!
Sur les routes, les vraies, il n’y a aucun marquage au sol… Depuis peu la ville a fait l’acquisition de panneau de signalisation tout neuf, mais avec les pluies diluviennes qui s’abattent quotidiennement sur la ville, on ne leur donne pas plus de 2 mois de vie. De toutes manières, certains sont illisibles, l’écriture est de police 20 sur des panneaux de la taille d’une feuille A3 pliée sur la largeur !!
Ici, pas d’autoroute ni de voie rapide mais même sur les voies ordinaires, on peut voir 2, 3 ou 4 voitures arrivées de plein front… Une voiture arrive en face ? Pas de problème, on trouve toujours le moyen de se rabattre… Je ne vous cache pas que ce sont surtout les taxis qui utilisent cette technique mais j’ai vu des 4x4 s’en servir sans gène…
De toutes façons, la seule règle de circulation ici, c’est « mets ton cligno ! » On peut rouler à gauche, se garer n’importe où, rouler sans ceinture de sécurité, téléphoner au volant, rouler à 90 alors que c’est limité à 50, prendre des sens interdits… tant qu’on met son clignotant, ça va !!
Enfin, ça dépend surtout de qui est au volant… Autant dire que la couleur de peau ou le look du véhicule fait parfois la différence… En effet, les policiers usent et abusent de leurs droits… Se déplaçant par 4 ou 5 (pas comme en France où ils sont toujours par 2), ils ont tendance à vous arrêter pour un oui ou pour un non… enfin surtout pou arrondir leurs fins de mois ! Pour luter contre cet abus des forces de l’ordre et cette corruption à tout va, il y a plusieurs solutions :
glisser un billet de 2000 CFA (1,80€) dans la copie de son permis de conduire (mais vous deviendrez rapidement la vache à lait de la ville…)
perdre 30 min à demander la vérification des papiers du policier, à l’appeler par son prénom, à noter mentalement le lieu de l’interpellation tout en lui montrant votre permis de conduire de loin sans lui donner (il a demandé à le voir pas à le prendre !),
laisser votre copie de papier rose en souvenir (mais le prix en photocopie couleur risque de faire un trou dans votre budget !)
Les taxis ont trouvé la solution, ils ont deux cartes grises, la vraie et la deuxième avec la photo du policier qu’ils paient grassement à la fin du mois (20 000CFA = 30€). Enfin, c’est ce que m’a raconté mon chauffeur…
Je ne peux pas résister à l’envie de vous raconter la raison pour laquelle l’une de mes collègues s’est fait arrêter… Elle roulait en centre ville et ne sachant plus trop par où partir, elle a fat deux fois le tour du rond point… Elle entend un sifflet strident… Un policier veillait non loin de là et n’avait pas raté le manquement aux règles du code de la route. Il l’arrête pour « abus de bitume » !!!
08 novembre 2006
Moyens de transport au Congo
Il existe plusieurs moyens de réaliser de courtes distances dans Brazza ou même sur la route du nord, chacun a des avantages et des inconvénients.
Moyen le moins sûr mais le moins cher à long terme : le scooter. Sans faire de pub, il s’agit d’une mobylette avec l’avant d’un scooter. Il y en a beaucoup moins qu’en Asie ou en Afrique de l’ouest car on n’est pas sur d’arriver entier à la fin de la journée. Enfin, on reconnaît les moundélés, non pas à leur couleur de peau mais au casque tout neuf, fraîchement rapporter de France. Quelle idée d’utiliser un tel instrument de torture, qui tient chaud et qui n’est pas toujours adapté à la tête de celui qui le porte !
Le problème de ce deux roues, c’est qu’il n’est pas utilisable par temps de pluies (car ici ce sont de grosses averses), ni par beau temps après la pluie (les pistes sont détrempées et les trous ne se comptent pas sur les doigts de toutes les mains des habitants de Brazza… Nous y reviendrons plus tard…)
J'allais oublier de préciser qu'en réalité, on peut utiliser les scooters sous la pluie, il faut juste être à deux: le premier conduit et le deuxième tient... un parasol (appélé ici par à soleil). Bien pratique!
Deuxième moyen de transport, limité aux gens (très) fortunés : le 4x4. Pratique, il va partout –sur les routes et les pistes-, il roule par tous les temps –avant, pendant et après la pluie. Il faut juste maîtriser un peu l’outil et ne pas avoir peur d’augmenter la pollution de la planète.
Troisième moyen de transport : le foula-foula. Etymologiquement, je ne sais pas trop d’où vient le nom de cet engin, mais je suppose qu’il s’agit d’un dérivé de l’anglais « full-full ». En effet, le foula-foula est un mini-bus d’officiellement 9 places, mais en réalité, il peut transporter une quinzaine de personnes, facile ! Complètement déglinguer, les freins usés plus que de raisons, les pneus, sur lesquels il est inutile de mettre une pièce de 2Frs pour vérifier l’état (il n’y a plus de rainures !!). Je ne vous parle pas du bruit qu’il fait quand il se déplace ni des ailes complètement détruites… Ce transport à l’avantage d’être très peu onéreux : 200FCFA (0,3€) Par contre, les chauffeurs et les « contrôleurs » sont souvent peu aimables, je vous passe les collibés qu’ils nous lancent lorsqu’ils passent à côté de nous. La dernière fois, l’un d’eux proposait 10 000CFA (15€) à notre chauffeur de taxi si celui-ci nous transportait chez lui…
Justement, les taxis sont les derniers moyens de transport pour traverser la ville rapidement… Le prix officiel est de 700CFA (1€) le jour et 1000CFA (1,5€) la nuit, mais des fois il arrive qu’il y ait des inflations inexpliquées, les prix pouvant s’envoler à 1500CFA (2,2€).
Les taxis ont une couleur particulière (comme à New-York) vert et blanc à Brazza, ils virent au bleu et blanc à Pointe Noire. La marque quasi-unique des voitures de Taxi: Toyota et le plus souvent Corola. Mais la couleur et la marque ne sont pas les seules choses qui différencient les taxis des voitures banalisées…
Tout d’abord, l’intérieur du véhicule est très particulier : sur la boîte à gants, sur les portes ou sur le coffre, on trouve des paraboles tout droit sorties des évangiles. A côté de ces textes bibliques on peut trouver toute sorte de grigris : fleurs en plastiques, peluches… Les fauteuils sont parfois recouverts d’une petite fourrure et il n’est pas rare de voir des lumières de boîte de nuit à l’intérieur… D’ailleurs, les amplis placés dans le coffre envoient souvent une musique digne du Maccumba de Genève !! Ces 4 roues sont donc à mi-chemin entre la papa mobile et une discothèque ambulante… Les chauffeurs sont plus souvent proches des chauffards, roulant à vive allure (90km/h en ville !), invectivant les autres usagers…
J'ai aussi oublié de préciser que parfois le clignotant ne fonctionne pas. Dans ce cas, il suffit d'ouvrir sa fenêtre, et de sortir sa main. Evidemment, le client doit participer s'il faut tourner à droite! Mais pas de réduction de prix!!
Enfin, il faut savoir que la majorité des taximen ne sont pas propriétaires de leur véhicule, ils doivent donner 15 000CFA (22€) à leur patron à la fin de la journée et ce sont eux qui payent l'essence. Ceci leur oblige donc à chercher le client, ils klaxonnent donc tous les deux mètres et font très peu de pauses. Si l'envie leur vient de vouloir faire une pause pipi, ils n'ont pas le temps de s'arrêter! La solution: ils entrouvent leur portière et font leurs besoins naturels sans bouger de leur siège... Pratique les feux rouges!!
Il est quand même important de souligner que les taxis et les foula-foulas semblent être en meilleur état à Pointe Noire que dans la capitale…
23 octobre 2006
La situation en RDC et surtout à Kin
La situation s’aggrave de l’autre côté du fleuve. Les élections en République Démocratique du Congo (RDC) ne sont pas finies (il y a deux mois entre le premier et le deuxième tour !!). Résultat, l’ONU a mis la ville de Kinshasa en alerte 2 ou 3. Cela signifie que les étrangers qui ne travaillent pas (femmes et enfants surtout) doivent quitter la ville. L’alerte supérieure signifie « la guerre » ! Le premier ministre de RDC a d’ailleurs envoyé 5 émissaires à l’école pour inscrire son enfant en GS qui craque sous le poids des effectifs ! Vachement rassurant…
Tous les jours, se sont des nouvelles peu rassurantes qui nous viennent de l’autre côté du fleuve.
Il y a quelques semaines, ma collègue m’a proposé de venir vivre chez elle si au centre ville ça pétait…
Tout le monde fait des réserves en cas de pénuries. Une autre collègue connaît un militaire qui conserve des dizaines de kilos de riz et de pâtes (dans son congélo pour éviter les petites bêtes)
On nous annonce que près d’un million de réfugiés risque de traverser le fleuve… Or un million, c’est la population actuelle de Brazza… Le gouvernement commence à installer des camps.
Il paraît que les 2 bords (régime en place et opposants) se réarment en prévision des résultats.
L’élection a lieu dimanche 29 octobre, le temps de dépouiller, je serai peut être à Pointe Noire…
Je n’ai aucune preuve de ce que j’annonce mais ce sont les bruits qui courent par ci par là. Quoi qu’il en soit, la pression monte et l’inquiétude commence à venir chatouiller nos rêves…
Une semaine après les élections, je peux vous annoncer qu'il n'y a toujours rien de neuf mais cela est normal. Les résultats ne seront annocés qu'après le 18 novembre. Toujours est-il que les vacances de la Toussaint à l'école française ont été allongées d'une semaine et demi (trois semaines en tout) et que la majorité des expat' est rentrée en France ou se mettre à l'abri ailleurs. J'ai ouïe dire qu'une femme et ses 5 enfants logés chez une brazzavilloise...
Dernières news dans l'ex-pays de Tintin...
Kabila a été élu, Bemba a accepté de ne pas faire usage de la force et de faire parti de l'opposition. A part quelques incidents et donc quelques morts, la situation semble calme. Beaucoup disent que les kinois (habitants de Kinshassa) attendent que les journalistes internationaux aient le regard tourné vers une autre partie de la planète et que les observateurs de l'ONU aient quitté le pays, pour que ça pète...
Maintenant, je me méfie des "on dit que". D'autant plus que les seuls réfugiés qui ont traversé le fleuve sont les riches qui ont les moyens de payer! Et puis, j'ai aussi appris que le gouvernement a vidé les rues de la capitale en transportant 2000 jeunes à des milliers de kilomètres...
Mon chauffeur de taxi m'a expliqué: "je ne sais pas ce que croyais Bemba mais on n'a jamais vu en Afrique, un président organisé une élection et ne pas se faire réélire."
Bêtement, je lui demande comment le pouvoir peut changer de main et il me répond: "un coup d'état"
Vive la démocratie africaine!
Le lendemain, j'ai d'ailleurs entendu une petite phrase bien singlante sur RFI: "En Afrique, un président ne cède le pouvoir que du sang dans la bouche"
A bon entendeur...
Tous les jours, se sont des nouvelles peu rassurantes qui nous viennent de l’autre côté du fleuve.
Il y a quelques semaines, ma collègue m’a proposé de venir vivre chez elle si au centre ville ça pétait…
Tout le monde fait des réserves en cas de pénuries. Une autre collègue connaît un militaire qui conserve des dizaines de kilos de riz et de pâtes (dans son congélo pour éviter les petites bêtes)
On nous annonce que près d’un million de réfugiés risque de traverser le fleuve… Or un million, c’est la population actuelle de Brazza… Le gouvernement commence à installer des camps.
Il paraît que les 2 bords (régime en place et opposants) se réarment en prévision des résultats.
L’élection a lieu dimanche 29 octobre, le temps de dépouiller, je serai peut être à Pointe Noire…
Je n’ai aucune preuve de ce que j’annonce mais ce sont les bruits qui courent par ci par là. Quoi qu’il en soit, la pression monte et l’inquiétude commence à venir chatouiller nos rêves…
Une semaine après les élections, je peux vous annoncer qu'il n'y a toujours rien de neuf mais cela est normal. Les résultats ne seront annocés qu'après le 18 novembre. Toujours est-il que les vacances de la Toussaint à l'école française ont été allongées d'une semaine et demi (trois semaines en tout) et que la majorité des expat' est rentrée en France ou se mettre à l'abri ailleurs. J'ai ouïe dire qu'une femme et ses 5 enfants logés chez une brazzavilloise...
Dernières news dans l'ex-pays de Tintin...
Kabila a été élu, Bemba a accepté de ne pas faire usage de la force et de faire parti de l'opposition. A part quelques incidents et donc quelques morts, la situation semble calme. Beaucoup disent que les kinois (habitants de Kinshassa) attendent que les journalistes internationaux aient le regard tourné vers une autre partie de la planète et que les observateurs de l'ONU aient quitté le pays, pour que ça pète...
Maintenant, je me méfie des "on dit que". D'autant plus que les seuls réfugiés qui ont traversé le fleuve sont les riches qui ont les moyens de payer! Et puis, j'ai aussi appris que le gouvernement a vidé les rues de la capitale en transportant 2000 jeunes à des milliers de kilomètres...
Mon chauffeur de taxi m'a expliqué: "je ne sais pas ce que croyais Bemba mais on n'a jamais vu en Afrique, un président organisé une élection et ne pas se faire réélire."
Bêtement, je lui demande comment le pouvoir peut changer de main et il me répond: "un coup d'état"
Vive la démocratie africaine!
Le lendemain, j'ai d'ailleurs entendu une petite phrase bien singlante sur RFI: "En Afrique, un président ne cède le pouvoir que du sang dans la bouche"
A bon entendeur...
Un match de foot au Congo
Depuis peu je me suis mise à la pratique du football avec mes collègues le samedi matin, je croyais voir naître en moi une nouvelle passion pour ce sport mais après le dimanche 8 octobre, je comprends que tout ça n’est qu’un mythe et que ce sport sera, pour moi, éternellement un mystère. Comment ce sport peut-il mobiliser autant d’enthousiasme, c’est vraiment sans intérêt ! Enfin, ne grillons pas les étapes, il faut que je vous explique comment j’en suis arrivée à cette conclusion…
Le sélectionneur de l’équipe congolaise a ses deux filles dans l’école. Il a donc fournit un grand nombre de places pour le match qui oppose la Congo au Tchad, match comptant pour la sélection à la CAN 2008 (coupe d’Afrique des nations, équivalent Coupe d’Europe pour ceux qui n’y connaissent rien)
J’ai donc obtenu une place à 5000 FCFA (=7,5€) Mes collègues me donnent rendez-vous chez eux pour que l’on s’y rende ensemble.
Arrivés au stade, une foule nous submerge, il y a des hommes partout certains avec un ticket, d’autres sans. Une partie est maintenue par la force, les CRS n’hésitant pas à taper de temps en temps avec leurs matraques, l’autre fait la queue. On peut d’ailleurs voir de longue chenille humaine à chaque entrée du stade.
Un de mes collègues parvient à se renseigner pour qu’on puisse rentrer, résultat nous coupons les vagues de foule en jouant des coudes et nous passons devant tout le monde… Autant dire que je n’ai pas l’air fière, c’est vrai que nos billets proposent de meilleures places que celle de la majorité des gens (les leurs sont à 0,75€) mais je ne comprends pas trop pourquoi ils nous permettent de griller tout le monde !
Résultat : nous nous faisons insulter par tous les spectateurs qui n’ont pas de place ou à qui on grille la priorité… Enfin, je ne peux pas traduire ce qu’ils disaient, je ne parle pas l’ingala mais cela ressemblait à des insultes, en tout cas « Moundélé » (le blanc) revenait souvent !
Nous parvenons à rentrer dans le stade, pas de fouille minutieuse, pas de fouille du tout, d’ailleurs… A quoi bon ? Tout le monde est gentil ici !! Surtout un supporter de foot dont l’équipe perd… !
Nous nous faisons guider pour trouver notre place (encore une façon de parler…). Après avoir fait le tour du stade en se faisant brailler dessus : moundélé, moundélé… Nous entrons dans les arènes. Quel mot merveilleux pour décrire le lieu ! Des milliers de personnes réunis autour d’une pelouse. D’après nos informations et nos calculs, le stade a une capacité de 25000 personnes, nous devons être 35000 ! Difficile de ne pas penser à Furiani. Il y a des gens partout : sur les barrières, sur les murs…
Maintenant, nous n’avons plus qu’un seul vœu, que le Congo gagne !!
Mais le match n’a pas encore commencé que le spectacle débute : un homme a moitié nu parcours le gazon en gesticulant dans les sens. Le public rie à gorge déployée en voyant cet énergumène mimait un penalty !
Dans les gradins, les gens dansent et chantent, la ola parcourt la foule à une allure vertigineuse. Mais voilà que des gens avec des drapeaux tchadiens rentrent près de nous. Le temps semble être arrêté. Tout le monde les regarde, les 5 moundélés du stade se demandent si cela ne va pas mettre le feu au poudre… Mais un de leur voisin leur explique qu’il s’agit en fait de congolais qui veulent gagner de l’argent… Par contre un peu plus tard, 5 femmes passent devant nous, elles sont couvertes de la tête au pied, enroulées dans leur tchador. Cette fois, ce sont des vraies tchadiennes et à nouveau on se demande si elles ne vont pas se faire attaquer… Pas d’incident, on n’est qu’au début du match…
Avant que les joueurs n’entrent sur le terrain, on se demande s’il y a des buvettes mais on arrive à la conclusion que les premiers travaux à faire à Mansaba Demba ne sont pas pour fabriquer des petits coins ou manger pendant les mi-temps mais bien des toilettes. Les odeurs d’urine remontent de temps en temps, c’est indescriptible et surtout intenable !
Bon, de manière générale, le match est sans intérêt, il ne se passe rien, les belles actions sont rares, le ballon sort sans arrêt, les gardiens semblent jouer dans la même équipe à se faire des passes… Au moment de la pause, je découvre, atterrée, que les arbitres sont raccompagnés par 6 CRS… On ne sait jamais…
Fin du match, le Congo a gagné 3/1, ils auraient pu les massacrer 10/0 mais là n’est pas l’essentiel, nous allons pouvoir quitter le stade sans heurts !
Cette petite excursion m’aura donc appris plusieurs choses :
- je n’aime pas regarder le foot
- un chant de supporter : tap, tap, tap avec les mains puis Pshuuit, Pshuiit en chassant les moustiques
- que j’ai eu beaucoup de chance, surtout quand j’apprends le match vécu par ma collègue d’anglais il y a un an !
PS: après information, nous étions 50 000 dans le stade de foot! Et la recette du match... envolée...
L'inauguration du mausolée de Savorgnan de Brazza
Grand nettoyage pour la fête de mardi prochain 3 octobre : certains ouvriers repeignent les murs de blanc mais en même temps, d’autres ouvriers coupent les manguiers, dont les branchages, feuilles et autres fruits murs tombent, avec fracas, juste à côté !!!
Une immense tente (enfin, juste le toit) est installée devant le palais présidentiel, on installe la clim dessous !!
L’Afrique équatoriale, la région du monde où décollent et volent des compagnies comme Maybe Airlines et Air Peut-être ! Le nom de ces avions vient du fait qu’ils sont souvent en retard voire même absent mais c’est aussi parce qu’ici tout n’est qu’incertitude !
Dernière en date, l’arrivée des restes de Savorgnan de Brazza dans la ville qui porte son nom.
Pour fêter les 100 ans de la mort de ce grand personnage, l’Etat a organisé un retour au pays de ses cendres. La date était fixée en octobre 2005, un an après, les célèbres restes arrivent enfin dans la capitale congolaise. 101 ans, ça fait aussi anniversaire. Normal, il a fallu négocier avec la famille italienne et la famille algérienne. Il a aussi fallu finir le mausolée gracieusement financé par la France et détourner « discrètement » un milliard de CFA !
Mais le grand jour est arrivé ! Grand chambardement dans la ville, comme je vous l’ai dit : on coupe, on balaie, on nettoie, on repeint, on grillage, on boucle des routes…
Du côté français, le doute subsiste : y aura-t-il classe ou non ? Ce week-end, on m’a appris que, contrairement aux infos données par les chauffeurs de taxi, ce mardi 3 octobre n’était pas décrété férié car le ministre ne peut pas faire chômer le pays entier pour un événement qui ne touche que la capitale. Alors lundi, on se résigne à faire des heures de bouchon pour arriver jusqu’au lycée. Mais un coup de fil inattendu est venu troubler ma quiétude. Vers 17h30 la CPE appelait tous les enseignants et tous les parents responsables de lignes téléphoniques, soit environ une soixantaine de personnes, pour leur annoncer que l’ambassade avait décidé de fermer le lycée le lendemain.
La ville était donc prête pour accueillir les cendres de Savorgnan et les gouverneurs du monde entier. D’ailleurs, beaucoup de rumeurs ont couru sur la célébrité française qui ferait le déplacement… Je vous parlais de Doust, mais certains chauffeurs de taxi rêvaient de Chirac et même Johnny !
Samedi soir, on croyait que c’était Jean-Michel Jarre qui avait fait le déplacement ! Son et lumière sur le mausolée !!! A des kilomètres à la ronde on voyait des lasers envahirent la nuit, la statue de Savorgnan enrobée (enroulée) dans le drapeau congolais était éclairée par une dizaine de faisceaux lumineux, le mausolée changeait de couleur comme les décorations de noël en France, une lumière semblait jaïre du dôme, des immenses enceintes propulsaient de la musique classique avec des envolées lyriques indescriptibles ! Le Maccumba était à Brazza ! Enfin, le Congo ne serait pas à la hauteur de sa réputation s’il n’y avait pas derrière tout ça un petit paradoxe : il semble que l’électricité « coule » à flot dans certains coins de la ville, ailleurs, c’est coupures sur coupures. Je pense d’ailleurs avoir participé à l’éclairage public pendant tout l’après-midi de samedi, car dans l’immeuble, nous étions branchés sur le groupe électrogène…
Le mardi 3 octobre est enfin arrivé. Outre le fait que je ne travaillais pas, la différence par rapport aux autres jours étaient marquées par l’absence de bruit dans le centre ville où je vis. Pour être honnête, les rues étaient aussi mortes que Savorgnan ! A la fois curieuse et opposée à la dépense de l’argent public pour des futilités (enfin façon de parler mais comme on me l’a dit récemment, il aurait mieux valu reconstruire l’hôpital et le nommer « CHU Savorgnan de Brazza » plutôt que de fabriquer un temple grec en plein centre ville !), je suis donc partie acheter mon pain et mettre les pieds dans le pèstacle !
Après un quart d’heure de marche, je ne compte plus les militaires en arme, il y en 2, 3 ou … 8 à chaque carrefour. Par contre, je ne croise quasiment pas de voitures : que la ville est calme ! Mais soudain, surgissant de nulle part : 4 foula-foulas (minibus de 9 places qui peuvent transporter une quinzaine de personnes « facile » mais je prendrai le temps de vous décrire les moyens de transport locaux un autre jour !). Donc 4 foula-foulas remplis jusqu’au toit passent devant moi et outre le bruit des véhicules, j’entend une musique et des cris venus des passagers, à moitié dedans, à moitié dehors. Ils portent tous un tee-shirt jaune à l’effigie de Savorgnan et se rendent à l’inauguration. Un peu plus loin, j’entends la sirène d’une moto de police. Ce deux roues précède un cortège de grosses berlines. L’un des passant à côté de moi m’explique qu’il s’agit du roi. J’en avais entendu parler : le roi officiel pour certaines ethnies et encombrant pour le gouvernement. Je n’en ai pas vu plus mais des chants et de la musique montait de la place de la mairie où une foule compacte s’y était rassemblée.
Le résultat : certains discours remarquables (notamment pour les dirigeants africains), une représentation française en dessous de tout (Doust envoyait des textos pendant la cérémonie), un spectacle unique mais bien caché, le 1er feu d’artifice tirait au Congo depuis… 20 ans ?
Une immense tente (enfin, juste le toit) est installée devant le palais présidentiel, on installe la clim dessous !!
L’Afrique équatoriale, la région du monde où décollent et volent des compagnies comme Maybe Airlines et Air Peut-être ! Le nom de ces avions vient du fait qu’ils sont souvent en retard voire même absent mais c’est aussi parce qu’ici tout n’est qu’incertitude !
Dernière en date, l’arrivée des restes de Savorgnan de Brazza dans la ville qui porte son nom.
Pour fêter les 100 ans de la mort de ce grand personnage, l’Etat a organisé un retour au pays de ses cendres. La date était fixée en octobre 2005, un an après, les célèbres restes arrivent enfin dans la capitale congolaise. 101 ans, ça fait aussi anniversaire. Normal, il a fallu négocier avec la famille italienne et la famille algérienne. Il a aussi fallu finir le mausolée gracieusement financé par la France et détourner « discrètement » un milliard de CFA !
Mais le grand jour est arrivé ! Grand chambardement dans la ville, comme je vous l’ai dit : on coupe, on balaie, on nettoie, on repeint, on grillage, on boucle des routes…
Du côté français, le doute subsiste : y aura-t-il classe ou non ? Ce week-end, on m’a appris que, contrairement aux infos données par les chauffeurs de taxi, ce mardi 3 octobre n’était pas décrété férié car le ministre ne peut pas faire chômer le pays entier pour un événement qui ne touche que la capitale. Alors lundi, on se résigne à faire des heures de bouchon pour arriver jusqu’au lycée. Mais un coup de fil inattendu est venu troubler ma quiétude. Vers 17h30 la CPE appelait tous les enseignants et tous les parents responsables de lignes téléphoniques, soit environ une soixantaine de personnes, pour leur annoncer que l’ambassade avait décidé de fermer le lycée le lendemain.
La ville était donc prête pour accueillir les cendres de Savorgnan et les gouverneurs du monde entier. D’ailleurs, beaucoup de rumeurs ont couru sur la célébrité française qui ferait le déplacement… Je vous parlais de Doust, mais certains chauffeurs de taxi rêvaient de Chirac et même Johnny !
Samedi soir, on croyait que c’était Jean-Michel Jarre qui avait fait le déplacement ! Son et lumière sur le mausolée !!! A des kilomètres à la ronde on voyait des lasers envahirent la nuit, la statue de Savorgnan enrobée (enroulée) dans le drapeau congolais était éclairée par une dizaine de faisceaux lumineux, le mausolée changeait de couleur comme les décorations de noël en France, une lumière semblait jaïre du dôme, des immenses enceintes propulsaient de la musique classique avec des envolées lyriques indescriptibles ! Le Maccumba était à Brazza ! Enfin, le Congo ne serait pas à la hauteur de sa réputation s’il n’y avait pas derrière tout ça un petit paradoxe : il semble que l’électricité « coule » à flot dans certains coins de la ville, ailleurs, c’est coupures sur coupures. Je pense d’ailleurs avoir participé à l’éclairage public pendant tout l’après-midi de samedi, car dans l’immeuble, nous étions branchés sur le groupe électrogène…
Le mardi 3 octobre est enfin arrivé. Outre le fait que je ne travaillais pas, la différence par rapport aux autres jours étaient marquées par l’absence de bruit dans le centre ville où je vis. Pour être honnête, les rues étaient aussi mortes que Savorgnan ! A la fois curieuse et opposée à la dépense de l’argent public pour des futilités (enfin façon de parler mais comme on me l’a dit récemment, il aurait mieux valu reconstruire l’hôpital et le nommer « CHU Savorgnan de Brazza » plutôt que de fabriquer un temple grec en plein centre ville !), je suis donc partie acheter mon pain et mettre les pieds dans le pèstacle !
Après un quart d’heure de marche, je ne compte plus les militaires en arme, il y en 2, 3 ou … 8 à chaque carrefour. Par contre, je ne croise quasiment pas de voitures : que la ville est calme ! Mais soudain, surgissant de nulle part : 4 foula-foulas (minibus de 9 places qui peuvent transporter une quinzaine de personnes « facile » mais je prendrai le temps de vous décrire les moyens de transport locaux un autre jour !). Donc 4 foula-foulas remplis jusqu’au toit passent devant moi et outre le bruit des véhicules, j’entend une musique et des cris venus des passagers, à moitié dedans, à moitié dehors. Ils portent tous un tee-shirt jaune à l’effigie de Savorgnan et se rendent à l’inauguration. Un peu plus loin, j’entends la sirène d’une moto de police. Ce deux roues précède un cortège de grosses berlines. L’un des passant à côté de moi m’explique qu’il s’agit du roi. J’en avais entendu parler : le roi officiel pour certaines ethnies et encombrant pour le gouvernement. Je n’en ai pas vu plus mais des chants et de la musique montait de la place de la mairie où une foule compacte s’y était rassemblée.
Le résultat : certains discours remarquables (notamment pour les dirigeants africains), une représentation française en dessous de tout (Doust envoyait des textos pendant la cérémonie), un spectacle unique mais bien caché, le 1er feu d’artifice tirait au Congo depuis… 20 ans ?
Les spécialités culinaires
Le saka-saka (une espèce de sauce/purée d’herbe)
le Ntété (un mélange de poissons séchés et de courges emballé dans une feuille)
Et … de la tortue !!!
Je ne vous parle pas des vers, chauve-souris et autres spécialités locales... J'attends de goûter!
A Brazza, on trouve surtout de la viande mais à Pointe Noire c’est un délice de poissons et crustacés… Pour vous donner l’eau à la bouche, je ne résiste pas à vous détailler nos menus sur places…
Mercredi soir à 23H, nous dégustions des pâtes aux crustacés. Le lendemain sur la plage, on dévorait des crabes farcis grillés et quelques brochettes de crevettes (photo ci-jointe). Le soir, nous dévorions des langoustes farcies grillées, au club pét. Il s’agit en fait du « club pétrolier » mais ça fait plus in de dire « club pet ». Seuls les travailleurs des grosses industries pétrolières (total et X-oil) sont autorisés à venir y manger (il faut un badge), mais en semaine, pas besoin de montrer pâte blanche, ils veulent remplir les tables !! (voir la deuxième photo) Le lendemain, un festin nous attendait à Jungle Kolor avec au menu du bar grillé et quelques accompagnements : pâtes, manioc, petits légumes, frites, patate douce, alloco (bananes grillées), jus de bissap, thé, petits biscuits… (ça c’est la troisième photo) Enfin, vendredi soir, on avalait de la sèche grillée !!
16 octobre 2006
prochains voyages...
La dernière fois, je me suis fait ramener par un américain. J’espère d’ailleurs le revoir : il est au Congo depuis 2000 et il a bossé 6 ans dans les parcs du nord… L’espoir de voir les gorilles ne cesse de me motiver à peaufiner mon anglais !!
Je pars en stage au Kenya au mois de décembre et pour les vacances d’hiver, avec ma collègue nous allons essayer de visiter un pays africain.
Je pars en stage au Kenya au mois de décembre et pour les vacances d’hiver, avec ma collègue nous allons essayer de visiter un pays africain.
Ecole, commerce, même combat?
Mes collègues se lancent dans le commerce. En effet, l’une a une voisine qui s’occupe de poules, l’autre un voisin qui fait des arachides, Albert (l’homme à tout faire) passe au marché une fois par jour. Je repars donc fréquemment avec des plateaux d’œufs, des bouteilles remplies de cacahuètes, du pain… Je n’ai pas encore testé les surgelés !! Mais depuis peu, le tissu est en circulation, il faut maintenant trouver un couturier.
Ah... les maternelles!
A l’école, melting-pot parmi mes élèves : des français, des libanais, un congolais, un belge, une allemande, un burkinabé, une zimbabwéenne, un ivoirien !!
Ce matin, je suis arrivée en retard car je devais aller à l’ambassade. En passant le portail, je vois une quinzaine d’enfants courir vers moi, un sourire jusqu’aux oreilles : Maîtresse, Maîtresse… Mais où étais-tu ? Oh, Maîtresse Hélyette, tu nous as manqué !!!
10 minutes plus tard, un élève apprend les maths.
- « Combien y a-t-il de crayons ?
- 6
- non c’est soit un, soit deux
- 10
- Non, c’est un ou deux. Bon, je te montre : ça c’est le 1, ça c’est le deux. Combien y a-t-il de crayons ?
- Un
- Bien ! Où est-ce écrit ?
- Je sais pas…
- Ca c’est le 1, ça c’est le 2 ! Tu me dis qu’il y a un crayon, où est écrit le chiffre ??
- Je sais pas
Bon, inutile de vous dire qu’après 10 minutes, j’ai laissé tomber… On verra plus tard !
30 minutes après, EPS. « Quand vous avez mis vos chaussures, vous vous asseyez sur le banc. Qu’est-ce que tu fais debout, laisse les nacos tranquilles ! (les nacos, sont les fenêtres africaines, génial pour les grosses chaleurs mais une catastrophe pour les enfants : il s’agit de plusieurs plaques de verre qui tourne autour d’un axe horizontal)
- Alors, qu’est-ce que tu as dessiné ?
- Rose
- Oui, c’est rose mais qu’est-ce que c’est ?
- Rose
- Oui, la couleur que tu as utilisée est le rose mais qu’est-ce que c’est ?
- Rose
- Oui, j’ai bien compris, je le vois, c’est rose, qu’est-ce que c’est ?
- Traits roses
- Bon, merci.
Un petit clin d’œil aussi à un élève qui me dit : « c’est de la pâte à moundélé », au lieu de la pâte à modeler… Ici, le moundélé c’est le blanc. Avec Maé, le fils de 2 ans de ma collègue, cela aurait donné : « du caca de moundélé »
Ce matin, je suis arrivée en retard car je devais aller à l’ambassade. En passant le portail, je vois une quinzaine d’enfants courir vers moi, un sourire jusqu’aux oreilles : Maîtresse, Maîtresse… Mais où étais-tu ? Oh, Maîtresse Hélyette, tu nous as manqué !!!
10 minutes plus tard, un élève apprend les maths.
- « Combien y a-t-il de crayons ?
- 6
- non c’est soit un, soit deux
- 10
- Non, c’est un ou deux. Bon, je te montre : ça c’est le 1, ça c’est le deux. Combien y a-t-il de crayons ?
- Un
- Bien ! Où est-ce écrit ?
- Je sais pas…
- Ca c’est le 1, ça c’est le 2 ! Tu me dis qu’il y a un crayon, où est écrit le chiffre ??
- Je sais pas
Bon, inutile de vous dire qu’après 10 minutes, j’ai laissé tomber… On verra plus tard !
30 minutes après, EPS. « Quand vous avez mis vos chaussures, vous vous asseyez sur le banc. Qu’est-ce que tu fais debout, laisse les nacos tranquilles ! (les nacos, sont les fenêtres africaines, génial pour les grosses chaleurs mais une catastrophe pour les enfants : il s’agit de plusieurs plaques de verre qui tourne autour d’un axe horizontal)
- Alors, qu’est-ce que tu as dessiné ?
- Rose
- Oui, c’est rose mais qu’est-ce que c’est ?
- Rose
- Oui, la couleur que tu as utilisée est le rose mais qu’est-ce que c’est ?
- Rose
- Oui, j’ai bien compris, je le vois, c’est rose, qu’est-ce que c’est ?
- Traits roses
- Bon, merci.
Un petit clin d’œil aussi à un élève qui me dit : « c’est de la pâte à moundélé », au lieu de la pâte à modeler… Ici, le moundélé c’est le blanc. Avec Maé, le fils de 2 ans de ma collègue, cela aurait donné : « du caca de moundélé »
Le fleuve
Hier le fleuve coulait calmement, séparant la rive Kinshasa de celle de Brazzaville. Aujourd’hui, je découvre que son débit crée de forts remous et qu’il n’est pas accessible aux bateaux. Le seul moyen de se rendre à Pointe Noire : l’avion. Les routes ne sont pas en bon état, le train n’est pas sur et le bateau ne peut pas descendre le fleuve ! En tout cas, c’est étrange de voir que ce cours d’eau est à la fois un lieu de calme fascinant et de folie inattendue…
Les fêtes
Samedi : deux mariages passent devant chez moi ! Des clac sonnent en pagaille, des dizaines de taxis remplis à ras bord, des gens en belles tenues avec un mouchoir blanc qu’ils secouent par les fenêtres.
Veillée funéraire chez les voisins de l’école. En classe, les enfants demandent à la maîtresse de parler plus fort… Normal, à côté, pour dire un dernier au revoir à l’être décédé, on met la musique à fond (zouk, rap, tout est bon pour la prière). Il paraît qu’à la Toussaint, les gens vont sur les tombes des membres de leur famille pour manger, boire et faire la fête…
A propos de tombes, ici en sortant de la ville, sur la route du nord, on longe pendant des centaines de mètres les cimetières privés (de l’église du truc, de l’association des machins…)
Veillée funéraire chez les voisins de l’école. En classe, les enfants demandent à la maîtresse de parler plus fort… Normal, à côté, pour dire un dernier au revoir à l’être décédé, on met la musique à fond (zouk, rap, tout est bon pour la prière). Il paraît qu’à la Toussaint, les gens vont sur les tombes des membres de leur famille pour manger, boire et faire la fête…
A propos de tombes, ici en sortant de la ville, sur la route du nord, on longe pendant des centaines de mètres les cimetières privés (de l’église du truc, de l’association des machins…)
Le protocole
Vendredi soir, repas chez Mami Watta (c’est le nom d’une sirène, mythe régional). C’est la troisième fois que j’y vais et c’est toujours aussi bon !!! Par contre, un petit changement au programme. A 21heures, arrivée de Madame la femme du président. Tout le monde est sur la brèche et au petit soin ! Même les toilettes des femmes sont condamnés, réservés pour Madame ! Une des serveuses est réquisitionnée pour passer un coup de serpillière toutes les deux secondes et prendre les serviettes pour les laver dès que quelqu’un s’en est servi. En partant, nous découvrons une demi-douzaine de militaires en faction devant le restaurant… Cool… !
Le sport
Premier entraînement de volley. J’ai finalement choisi de m’inscrire au tennis club pour y nager, taper un volant de temps en temps et faire du volley donc. Très bonne ambiance ! On rencontre des gens de plusieurs origines, bancs et noirs. Ca change… On joue sous les étoiles ! Par contre, entre terre battue, moustiques et chaleurs, on ressort très très crades !
Enfin, on attend encore qu’ils réparent le spot lumineux pour pouvoir jouer dans la nuit. Le deuxième soir, il y avait sur le terrain : une française, un congolais, un algérien, un russe. Je revis ma période Erasmus en Finlande.
Enfin, on attend encore qu’ils réparent le spot lumineux pour pouvoir jouer dans la nuit. Le deuxième soir, il y avait sur le terrain : une française, un congolais, un algérien, un russe. Je revis ma période Erasmus en Finlande.
La rentrée!
Lundi 4 septembre : rentrée des classes. 12 élèves sur 20 !!? Certains sont coincés au Liban mais beaucoup pense que ce n’est pas très important d’être là la première semaine. Moi, ça va encore, ma collègue nouvellement nommée se retrouve avec 7 élèves sur 16 de CM1/CM2, autant dire cours particuliers !
J’ai quelques petits monstres, je ramène souvent au calme, et je PERDS 20 minutes… eh oup’s nous utilisons 20 minutes de notre temps scolaire journalier pour apprendre à se mettre en rang !
J’ai quelques petits monstres, je ramène souvent au calme, et je PERDS 20 minutes… eh oup’s nous utilisons 20 minutes de notre temps scolaire journalier pour apprendre à se mettre en rang !
La pré-rentrée
Samedi 2 septembre : prérentrée ! Le discours de notre proviseur est… inquiétant…. Non, rassurant… Non, sécuritaire… voilà, c’est le mot !!! Nous apprenons comment il faut réagir en cas de soulèvement de la population. Si on entend des coups de feu, on se retire dans les classes du bas (c’est le primaire on a de la chance !) et on attend l’évacuation en mettant des étiquettes autour du cou des enfants pour ne pas les perdre… Le prof de maths intervient en disant : « oui, enfin, en octobre dernier, on a quand même du emmener deux élèves à l’ambassade de France, sous escorte, sans l’autorisation des parents. »
Mais heureusement, notre proviseur détend aussitôt l‘atmosphère en expliquant qu’au premier étage le placo n’est pas assez solide pour faire face aux balles. Il lève la tête, nous en montre la preuve et rajoute : « une fois, alors que les inspecteurs venaient visiter l’école. Je leur montre un impact de balle au-dessus du bureau de la CPE en disant : regarder le trou de balle de Mme Dupond ! »
Mais heureusement, notre proviseur détend aussitôt l‘atmosphère en expliquant qu’au premier étage le placo n’est pas assez solide pour faire face aux balles. Il lève la tête, nous en montre la preuve et rajoute : « une fois, alors que les inspecteurs venaient visiter l’école. Je leur montre un impact de balle au-dessus du bureau de la CPE en disant : regarder le trou de balle de Mme Dupond ! »
Installation
Lundi 28 août, passage à la cité pour acheter une moustiquaire et après plusieurs allers-retours jusqu'au magasin d'électroménager, j'ai enfin une cuisinière et un frigo qui fonctionnent !
Ce matin, j'ai visité l'école. J'ai une classe mini, pas de bureau pour moi ni de matériel (livres et jeux en voie de disparition...). Heureusement l'ATSEM est souriante et m'explique l'ancien fonctionnement pour que je m'adapte !
J'ai impression d'être un extra-terrestre à vouloir préparer ma rentrée avant samedi matin... Mais comme le dit le proviseur: « il ne faut pas s'inquiéter, tous les élèves ne seront pas là lundi et puis, on est à l'étranger, on fait au mieux avec ce qu'on a... »
Donc, je me rassure comme je peux même si franchement la maternelle commence un peu à me foutre les j'tons!!
De nouvelles activités de nouvelles rencontres...
Dimanche, j’ai fait ma première partie de golf. Le matin en observatrice et l’après-midi, je me suis attaquée à 8 trous sur 9. Je dois vous avouer que c’est assez plaisant et que les à priori tombent assez facilement. C’est sans doute parce que je me suis bien débrouillée ou alors que j’avais la chance du débutant avec moi ! Enfin, c’est peut être mon caddie, Destin, qui a vraiment assurait dans ses cours ! Enfin, pour ceux qui s’y connaissent, j’ai fait 3 sur le par au premier trou et ensuite 2, voire 1, sur le par ! Une championne est née ! Attention Tiger Wood !
Par contre, il y a quelques inconvénients… Enfin surtout un ! Une petite erreur tactique en fait, j’avais oublié de mettre des chaussures fermées. Résultat : une vingtaine de piqûres de moustiques à chaque pied et une vingtaine sur le reste du corps. D’ailleurs, je n’ai pas su s’il s’agissait de moustiques ou de fourous ! Ces derniers animaux ressemblent à des moucherons et ils ne piquent pas, ils mordent !!!
Premières impressions
Première nuit à Brazzaville. Bonne nuit. Je m’habitue sans souci à la vie ici, même si cela ne fait que quelques heures que j’ai posé mes pieds sur le sol congolais, je me sens bien. L’Afrique noire est ma patrie… Le proviseur m’a quand même prévenue que ce n’était pas comme le Burkina. Du peu que j’ai vu, je m’en suis rendu compte. Les gens tout d’abord. A l’aéroport, il semble y avoir moins de misère, les hommes ne nous poursuivent pas pour obtenir une pièce, ils acceptent quand on leur dit qu’on peut se débrouiller tout seul. Le coût de la vie, ensuite. C’est vrai que je suis dans un hôtel haut de gamme, rien à voir avec Bobo mais les prix sont bien supérieurs. Le petit déjeuner de ce matin m’a coûté 2500 F CFA, au Burkina, c’était le prix d’une nuit d’hôtel. Le climat enfin. Je n’ai pas encore testé l’humidité mais j’appréhende un peu…
Béatrice, la collègue que j’ai rencontrée hier, est passée me chercher le samedi matin pour faire le tour de la ville. Elle m’a montré où on fait les courses, elle m’a expliqué le coût de la vie, les activités à faire, l’ambiance au lycée… J’ai pu acheter une puce pour mon téléphone.
Puis le proviseur m’a emmenée à mon appartement. Si j’arrive à m’organiser, je pourrai y loger lundi soir. En effet, l’électricité doit être installée et le ménage fait dans la matinée, je dois d’abord acheter un matelas pour commencer à y vivre. Puis, il faudra un frigo et une cuisinière. Après la visite de l’appartement, le proviseur m’a emmenée manger.
Nous sommes allés dans un resto très classe. Notre table était à 2m du fleuve. La vue sur Kinshasa était magnifique et le repas européen m’a démontré que je trouverai toujours l’occasion, en cas de manque, d’avaler du français !!
On est passé en voiture à la Citée (le quartier des noirs). Ici, l’ambiance n’est pas la même qu’à Ouahigouya, il y a beaucoup moins d’enfants dans les rues. La pauvreté du Burkina ne se sent pas là où je suis allée dans Brazzaville. En fait, on voit surtout les traces de la guerre. Les murs sont recouverts d’impacts de balles, de temps en temps on voit des miliaires traverser la ville et tout à l’heure en déjeunant, sur le fleuve, une vedette est passée près de nous, à son bord un homme avec une mitraillette. Quand il y a des incidents de « l’autre côté » (sous-entendu à Kinshasa), il paraît qu’on entend le bruit des balles siffler et les explosions. En octobre, l’an dernier, le lycée a été fermé pendant une semaine à cause de problèmes dans Brazzaville. Je ne suis pas inquiète, il semblerait qu’en tant que français on soit bien protégé…
Béatrice, la collègue que j’ai rencontrée hier, est passée me chercher le samedi matin pour faire le tour de la ville. Elle m’a montré où on fait les courses, elle m’a expliqué le coût de la vie, les activités à faire, l’ambiance au lycée… J’ai pu acheter une puce pour mon téléphone.
Puis le proviseur m’a emmenée à mon appartement. Si j’arrive à m’organiser, je pourrai y loger lundi soir. En effet, l’électricité doit être installée et le ménage fait dans la matinée, je dois d’abord acheter un matelas pour commencer à y vivre. Puis, il faudra un frigo et une cuisinière. Après la visite de l’appartement, le proviseur m’a emmenée manger.
Nous sommes allés dans un resto très classe. Notre table était à 2m du fleuve. La vue sur Kinshasa était magnifique et le repas européen m’a démontré que je trouverai toujours l’occasion, en cas de manque, d’avaler du français !!
On est passé en voiture à la Citée (le quartier des noirs). Ici, l’ambiance n’est pas la même qu’à Ouahigouya, il y a beaucoup moins d’enfants dans les rues. La pauvreté du Burkina ne se sent pas là où je suis allée dans Brazzaville. En fait, on voit surtout les traces de la guerre. Les murs sont recouverts d’impacts de balles, de temps en temps on voit des miliaires traverser la ville et tout à l’heure en déjeunant, sur le fleuve, une vedette est passée près de nous, à son bord un homme avec une mitraillette. Quand il y a des incidents de « l’autre côté » (sous-entendu à Kinshasa), il paraît qu’on entend le bruit des balles siffler et les explosions. En octobre, l’an dernier, le lycée a été fermé pendant une semaine à cause de problèmes dans Brazzaville. Je ne suis pas inquiète, il semblerait qu’en tant que français on soit bien protégé…
L'arrivée à la fin août 2006
Voici donc, le début de mon séjour raconté en quelques lignes. J'espère que cela ne vous paraîtra pas trop long et que vous penserez bien fort à l'Afrique!
Le 25 août, levés avant l’aube (3h30), mes parents et moi sommes partis pour Genève. 3h de route, 5 min pour se dire au revoir (j’embarquais dans la partie française de l’aéroport et la frontière n’est pas accessible aux personnes sans billet), 1h de vol pour atterrir à Paris, 30’ d’embarquement, 30’ dans un bus avant l’accès à l’avion, ¾ d’heure d’attente dans l’avion, 7h de vol et une heure pour passer la frontière, résoudre les problèmes administratifs, accéder à mes bagages et retrouver mon proviseur, attendant patiemment mon arrivée.
Sur le parking, il me présente à un professeur de français qui s’est mise en disponibilité cette année. Je me sens tout de suite intégrée à l’équipe, aux résidents français, à la vie ici. Ce n’était pas le cas avant, au contraire, je me sentais l’observateur des français à l’étranger… Dans le bus surtout, je voyais les familles françaises avec leurs enfants, ils discutaient de la vie au Congo et de la prochaine rentrée, j’écoutais, indiscrète, à la recherche d’informations sur l’inconnu qui m’attendait.
Mon proviseur m’a ensuite transportée jusqu’à l’hôtel hippocampe. Pendant la route, j’apprenais à apprivoiser le pays et ses habitants. M. Brassod me parlait du climat, de la politique, de la ville… Nous sommes passés à côté du centre culturel français, un énorme bâtiment, tout neuf, qui cache le seul cinéma de la ville. Je vais peut-être m’y rendre souvent… Nous avons longé le fleuve Congo. De l’autre côté, sur la rive si proche, les lumières de Kinshasa.
Le 25 août, levés avant l’aube (3h30), mes parents et moi sommes partis pour Genève. 3h de route, 5 min pour se dire au revoir (j’embarquais dans la partie française de l’aéroport et la frontière n’est pas accessible aux personnes sans billet), 1h de vol pour atterrir à Paris, 30’ d’embarquement, 30’ dans un bus avant l’accès à l’avion, ¾ d’heure d’attente dans l’avion, 7h de vol et une heure pour passer la frontière, résoudre les problèmes administratifs, accéder à mes bagages et retrouver mon proviseur, attendant patiemment mon arrivée.
Sur le parking, il me présente à un professeur de français qui s’est mise en disponibilité cette année. Je me sens tout de suite intégrée à l’équipe, aux résidents français, à la vie ici. Ce n’était pas le cas avant, au contraire, je me sentais l’observateur des français à l’étranger… Dans le bus surtout, je voyais les familles françaises avec leurs enfants, ils discutaient de la vie au Congo et de la prochaine rentrée, j’écoutais, indiscrète, à la recherche d’informations sur l’inconnu qui m’attendait.
Mon proviseur m’a ensuite transportée jusqu’à l’hôtel hippocampe. Pendant la route, j’apprenais à apprivoiser le pays et ses habitants. M. Brassod me parlait du climat, de la politique, de la ville… Nous sommes passés à côté du centre culturel français, un énorme bâtiment, tout neuf, qui cache le seul cinéma de la ville. Je vais peut-être m’y rendre souvent… Nous avons longé le fleuve Congo. De l’autre côté, sur la rive si proche, les lumières de Kinshasa.
En guise d'introduction
Bonjour!
Ce petit blog est avant tout le moyen de communiquer plus rapidement avec vous et surtout de laisser vos boîtes mails un peu plus tranquilles. Comme ça, seuls les intéressés viendront lire de mes nouvelles.
Autre chose: c'est un formidable essai technologique!!
Pourquoi ce titre? D'abord, c'est H'ch'ment dur de trouver un titre sympa et ensuite, je me suis dit que mon objectif dans ce blog était de communiquer sur ce que je vois tous les jours, finalement, je ne vois pas grand chose de la terre mais un petit bout de planète quand même!
Et puis une dernière chose: tout ceci n'est pas toujours très objectif, la loupe veut être grossissante mais parfois elle est déformante!
Bonne lecture à tous!
PS: le blog mis en lien est celui d'une collègue, vous y triouverez une petite banque de photos qui appuiera mes commentaires!
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